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Assemblée générale du CNIPT
La pomme de terre doit engager sa révolution culturelle

Pour que les pommes de terre ne subissent pas la même crise que les endives, Benoist Leforestier demande aux producteurs de réagir.

Les parallèles sont parfois saisissants. La crise qu’affronte actuellement la pomme de terre française rappelle étrangement celle que vit l’endive depuis plus de dix ans. La perle du nord a connu son âge d’or de 1975 à 1985 ; la pomme de terre a connu le sien depuis les années 1990. Sûrs de leurs produits, les producteurs ont investi massivement, multiplié les surfaces et emblavé des variétés de plus en plus productives. Chez certains producteurs, la course aux rendements a privilégié volumes et apparence du produit au détriment de sa qualité intrinsèque. A une époque, les endiviers s’étaient laissés aller également à de telles dérives ! De leurs efforts, les “patatiers” ont engrangé les dividendes comme les endiviers.
Et puis la crise. Sévère et brutale. On montre du doigt les boucs émissaires, mais on ne se remet pas en question. La mécanique se grippe et le marché ne répond plus. La grande braderie peut alors commencer. Les endiviers pointent du doigt “les promos déconnantes”. Les patatiers prennent la distribution à partie et se fâchent tout rouge contre un Jean-Pierre Coffe provocateur. Les prix sont massacrés, la méfiance et la défiance s’installent entre opérateurs. Les guerres de clochers prennent le dessus sur la bonne entente interprofessionnelle. La pomme de terre est aujourd’hui en pleine tourmente tout comme l’a été l’endive dès sa sortie de l’après-cadran.
Aujourd’hui, la bonne vieille “patate” se frotte les yeux, l’esprit embrumé d’une croissance ininterrompue de près de quinze années et assiste impuissante à « un début de campagne calamiteuse ». « La pomme de terre serait à un palier. » Pas sûr, elle est plutôt à un virage où les mentalités doivent changer au plus vite. Plutôt que de parler de “palier”, mieux vaut évoquer une indispensable révolution culturelle. « Il est urgent de réagir, car les consommateurs attendent que les pommes de terre aient du goût et des aptitudes culinaires prouvées », concluait Benoît Leforestier, président du CNIPT à l’occasion de sa dernière Assemblée générale. Le pari à relever est immense et « c’est pas gagné ! »

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