Tendances de consommation
La pomme de terre de demain devra être qualitative et irréprochable
La baisse de la consommation de pommes de terre fraîches suscite beaucoup d'interrogations. Le transfert du frais vers le transformé pourrait être une explication.
Les consommateurs seraient-ils devenus des adeptes des pâtes et du riz, les deux concurrents directs des pommes de terre fraîches ?
Les mauvais chiffres de consommation des pommes de terre fraîches observés depuis deux campagnes ont de quoi interpeller fortement les opérateurs de la filière. Comment expliquer une chute aussi importante de la consommation malgré des prix si attractifs ? Pourquoi un tel recul des achats en chair ferme et des conditionnements en 2,5 kg (la part de marché du 2,5 kg est passée de 41 % à 37 % en volume durant la campagne 2013-2014) ? Pourquoi cet attrait brutal pour le plus de 5 kg contrecarrant de fait tous les efforts antérieurs menés en faveur de la segmentation ? La crise économique est-elle la seule responsable ? Plus globalement, le rayon pommes de terre se serait-il progressivement endormi sur ses acquis ? N'y aurait-il pas besoin d'une nouvelle dynamique pour stimuler les achats des consommateurs français ? Nos concitoyens seraient-ils devenus des adeptes des pâtes et du riz, les deux concurrents directs des pommes de terre fraîches ? Les spécialistes sont nombreux pour apporter quelques pistes de réflexion… En revanche, doit-on imaginer que les niveaux de consommation de pommes de terre fraîches ont désormais été atteints par les consommateurs français et qu'il ne pourra y avoir plus de progression ? Hormis certains marchés de niche, les opérateurs sont soumis aux dures réalités du marché, proposant parfois des produits “non compatibles avec le segment qui est le leur !”. Certains opérateurs ont fait des erreurs dans le segment “chair ferme”, a souligné l'un d'eux. Une explication partielle à cette chute de la consommation ? Et si les explications résidaient tout simplement dans le transfert du frais vers les produits élaborés ? La consommation française apparente de produits transformés de pommes de terre est passée de 691 000 t à 906 000 t en l'espace de dix ans (2002-2003/2012-2013), soit + 31 % en l'espace de dix ans. Pour que la pomme de terre donne encore envie aux consommateurs de demain, il va falloir qu'elle soit qualitativement irréprochable et pleinement séduisante.