12e Congrès des producteurs de pommes de terre
La politique contractuelle au cœur des débats
L'UNPT défend une véritable contractualisation qui englobe la grande distribution. C'est d'ailleurs le “très gros chantier” que vient d'ouvrir l'interprofession CNIPT.
Le thème de la contractualisation a dominé les débats du 12e Congrès de l'UNPT. Celui-ci réunissait la famille « pommes de terre » au grand complet le 10 février dernier à Saint Quentin (Aisne). Thème récurrent de la filière, surtout en période de crise, il a fourni l'occasion d'entendre quelques formules toutes faites et souvent bien senties. « En 2012, c'était les négociants qui en parlaient le mieux. Cette année, ce sont les producteurs qui en parlent le plus », lançait Gilles Fontaine. D'ailleurs, le président de Fedepom a tenu à relativiser les ruptures unilatérales de contrats. « Oui, il y a eu des résolutions de contrats tendues, mais il ne faut pas généraliser », a-t-il poursuivi. « Aujourd'hui, la contractualisation sur le frais, ça ne marche pas ! », s'est exclamé Jacques Rouchaussé qui entame une réflexion sur une « contractualisation portant sur 30 % des volumes avec un prix défini » au sein de Légumes de France. Selon lui, il est important de « contractualiser à tous les niveaux de la filière et de remettre la valeur au centre des débats ». Patrick Trillon, président du CNIPT a annoncé que l'interprofession s'était saisie de ce gros dossier pour mettre en place une politique contractuelle « générée et organisée à tous les étages de la filière ». Des initiatives seraient, semble-t-il, en cours avec la FCD, mais les responsables du CNIPT n'ont pas souhaité en dire beaucoup plus sur © Thierry Becqueriaux le sujet. Le volet suscite toujours méfiances et divergences, d'autant qu'« une contractualisation à 100 % ne marche pas », expliquait Luc Chatelain, responsable UNPT du Pas-de-Calais. « On compte sur les pouvoirs publics pour mettre à la disposition des producteurs les moyens pour qu'elle se fasse le mieux possible », a insisté de son côté Henri Brichart, vice-président de la FNSEA. Pour Arnaud Delacour, président de l'UNPT, qui avait voulu placer son congrès sur le thème “S'adapter pour répondre à la demande”, le sujet est prioritaire. Plus que jamais, « il s'agit de produire en phase avec ses débouchés potentiels », a-t-il rappelé. Peut-être faudra-t-il aller jusqu'à agréer des laboratoires indépendants pour que toutes les parties parlent le même langage ? « Nous devons aborder la question de la qualification indépendante des lots et travailler sur les mécanismes de prix de contrat », a-t-il estimé.