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Mouvement de contestation
Grève sur les ports : « La perte de chiffre d’affaires est colossale pour les exportateurs »

Trois questions à Christophe Artero, directeur général de FDA International et adhérant à l’Aneefel, interrogé le 24 janvier par FLD, sur les impacts de la grève sur les ports pour les exportateurs de fruits et légumes.

Christophe Artero, directeur général de FDA International
© Christophe Artero

FLD : Comment caractériseriez-vous ce mouvement de contestation ?

Christophe Artero : La grève dans les ports se caractérise par sa longueur, sa dureté et ses impacts. Elle a commencé en semaine 52, pendant les vacances, donc nous opérateurs nous en sommes moins préoccupés car l’activité est réduite pendant cette période. Elle est devenue vraiment impactante depuis la semaine 2. L’activité est réduite entre 70 et 80 % alors qu’en ce moment c’est censé être une grosse période. Selon mes transitaires, la grève est encore reportée la semaine prochaine (NDLR semaine 5). Ce vendredi 24, les ports de Fos, de Montoire et du Havre sont complètement fermés.

 

FLD : Quels sont les impacts de cette grève ?

Christophe Artero : Je soulignerais quatre impacts non négligeables. Le premier concerne l’image que l’on véhicule à nos clients et pays étrangers, une image de gréviste très négative. On a la façade maritime la plus importante d’Europe mais les ports les plus mauvais !

Deuxième impact : les pertes économiques pour les exportateurs, les importateurs et autres parties prenantes. On ne peut pas charger donc on ne peut pas vendre. La perte de chiffre d’affaires est colossale, en raison des commandes non réalisées et des commandes qu’on ne prend pas car on sait déjà qu’on ne pourra pas les honorer.

Troisième impact : la perte des clients. Cette situation ouvre la porte à nos concurrents, italiens notamment, alors que la concurrence est déjà très vive.

Quatrième impact : la grève va écourter notre saison maritime. Le maritime se réduit comme une peau de chagrin. Tous les acteurs se retourne vers le marché français et européen. Nous risquons d’avoir un goulot d’étranglement et une surproduction sur ces marchés.

 

FLD : Une solution temporaire pour les exportateurs ?

Christophe Artero : Eventuellement coter les clients sur les départs d’autres ports. Barcelone est une option mais les coûts d’approche sont très supérieurs. La mise à FOB est aussi plus élevée à Anvers, qui de plus est saturé. Mais des frais d’approche plus élevés implique des prix de vente plus élevés, ce qui profite à nos concurrents, moins chers. Nous à Fleuron d’Anjou, avons expédié par Barcelone et Anvers pour honorer des commandes déjà prises.

 

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