Loire-Atlantique
La perspective d’une norme CEE/ONU pour la mâche ne soulève pas d’inquiétude
L’Allemagne a déposé un projet de normalisation de la commercialisation et de la qualité du contrôle de commercialisation de la mâche. Les producteurs nantais se veulent rassurants
«Nous avons travaillé sérieusement sur le texte présenté par l’Allemagne qui souhaite créer une norme CE/Onu pour la mâche, révèle Louis Douineau, président de l’AOP mâche. Nos propositions ont été confiées à Interfel qui centralise toutes les données afin de les transmettre à la DGCCRF.» Le mois prochain, un représentant de la commission fruits et légumes de cet institut public devrait se rendre à Genève au sein de l’Unece (United Nation Economic Commission for Europ) pour présenter les propositions françaises. « La région nantaise étant la première région de production de mâche en Europe, spécifie le maraîcher nantais, il allait de soi que nous devions donner le tempo.» Cette initiative peut surprendre à l’heure où l’Europe a supprimé les normes de 26 fruits et légumes. La nature aurait-elle horreur du vide ? L’Allemagne, qui propose aussi d’autres nouvelles normes(1), suggère plusieurs règles basiques pour la mâche dont deux catégories, I et II. La première comprend un produit de bonne qualité, coupé, sans présence de radicelle avec toutefois une légère tolérance de couleur violette due au froid et quelques fissures des feuilles. « Chaque région a ses propres contraintes, climatiques et culturales, précise Louis Douineau. Nous avons intégré nous aussi nos spécificités dans les propositions que nous avons faites. » La catégorie II qui tolère notamment la présence de radicelles et de cotylédons jaunes représenteraient 5 à 10% de la production nantaise. Mais Louis Douineau se veut rassurant même si cette initiative de normalisation contrarie certains maraîchers : « Le produit correspondant à cette catégorie II n’est plus commercialisé par la région. Ces nouvelles normes ne devraient pas changer fondamentalement notre façon de travailler. C’est en fait une formalisation des pratiques quotidiennes. Nous avons aujourd’hui d’autres préoccupations avec les perturbations du marché.» Les négociations genevoises démarre en novembre.
(1) pour les baies, légumes-racines, légumes-feuilles et légumes-tiges.