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Dominique Amirault, président de la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France (FEEF)
« La pérennité du contrat est dans la confiance »

Développer la contractualisation pourrait apporter des avantages pour les f&l si tant est que les règles du jeu soient claires et la confiance bien présente.

© Philippe Gautier

FLD : Quelle place prend les fruits et légumes au sein de la Feef ?

Dominique Amirault : La fédération regroupe 800 PME indépendantes dans tous les secteurs qui concernent l’approvisionnement de l’hypermarché. C’est ce qui fait sa richesse. L’agroalimentaire représente néanmoins deux tiers de nos adhérents et en ce qui concerne les fruits et légumes (de Ire et IVe gamme), il s’agit d’une cinquantaine d’entreprises. Elles ont les mêmes besoins de fonds de roulement pour se développer que leurs collègues. Et elles rencontrent les mêmes problèmes sur les délais de paiement avec leurs clients…

FLD : Comment évaluez-vous aujourd’hui la relation commerciale entre PME et GMS ?

D. A. : L’approche française est culturellement dans le conflit. Cette posture ne doit plus avoir cours ; elle est destructive. À la Feef, nous considérons que nos clients distributeurs nous font vivre. Nous nous plaçons donc dans une démarche collaborative. On se met autour de la table et on trouve des solutions. Avec cet état d’esprit, il est possible de sortir du cercle non vertueux et mortifère tels que se présentent parfois les relations commerciales.

FLD : Pour les fruits et légumes, la contractualisation fait son chemin. Quels avantages pourraient en tirer la filière ?

D. A. : Il existe des variations pour tous les produits. Ces hauts et ces bas ne sont pas aujourd’hui compensés par les hausses des prix. Pour ma part, je pense que l’avenir devra en premier lieu passer par le développement de systèmes assurantiels dans le cadre européen. Le contrat permet de lisser le prix : c’est pourquoi il doit être pluriannuel, avec des rendez-vous pour les ajustements nécessaires. Et pour les fruits et légumes, je recommanderais qu’il porte au départ, sur une partie de la récolte, avec une augmentation régulière par la suite. Mais, pour réussir, il faut du respect entre les parties prenantes. C’est la base de la confiance. Être prêt à oublier le contrat établi, que cela soit du côté du producteur ou du distributeur, pour un meilleur prix, n’entraîne que destruction de valeur. La pérennité du contrat se trouve dans cette confiance entre le client et le fournisseur.

FLD : Vous prônez aussi un renforcement de l’Autorité de la concurrence et de la DGCCRF, dans un monde qui réclame moins de réglementations…

D. A. : Si la concentration des acteurs est trop importante, l’équilibre indispensable entre offre et demande est alors rompu. Le rôle de l’Autorité de la concurrence est de lutter contre cette concentration, à l’amont comme à l’aval. On peut regretter aujourd’hui qu’elle ne pratique qu’une sorte de libéralisme du laisser-faire. 10 000 PME fournissent quatre grands distributeurs et alliances : ne voit-on pas le déséquilibre ici ? Nous aimerions qu’elle se ressaisisse. La DGCCRF est l’arbitre quand les règles du jeu ne sont pas suivies, mais les procédures engagées mettent un temps fou à être mises en œuvre (six ans pour le cas E.Leclerc). Une plus grande réactivité et une appréciation plus fine de la réalité de l’entreprise sont nécessaires : comment sinon, mutualiser, comme on encourage les PME à le faire, sans risquer d’être poursuivi pour entente ?

« Si la concentration est trop importante, l’équilibre entre offre et demande est rompu ».

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