Patate douce
La patate douce s'installe en France
Légume qui égaye l'hiver de sa couleur orangée et très prisé pour ses qualités nutritives, cette plante exotique devrait se développer grâce à au moins deux producteurs de plants.

La patate douce pourrait bien s'ancrer dans le paysage maraîcher français. Combien d'hectares en 2016 ? Le développeur, producteur et distributeur de plants et semences Graines Voltz aimerait sans doute le savoir. A la journée du 10 novembre dédiée à la patate douce, sa station de semences de Brain-sur-l'Authion (Maine-et-Loire) n'a pu recevoir que cent producteurs, faute de place.
La patate douce a le vent en poupe
Son importation a été multipliée par plus de trois en quinze ans, passant de 5 000 t à 17 000 t en 2014, issue pour moitié des Etats-Unis (livraison toute l'année). Israël, notre deuxième importateur, à hauteur de 20 %, l'expédie d'octobre à janvier. Viennent ensuite, de fin août à novembre, l'Egypte (5 %) et d'autres pays comme l'Espagne. Les calibres les plus appréciés varient de 400 à 800 g, ce que doit maîtriser absolument le maraîcher pour ne pas augmenter les déclassés (20 % aujourd'hui). L'itinéraire technique et la maturation après récolte, indispensable pour libérer tous les arômes du produit, restent encore à affiner. Depuis dix ans, Graines Voltz s'est associé avec des partenaires internationaux (Université de Louisiane pour la génétique) pour proposer des variétés adaptées à l'Europe et maîtriser la production de plants (Fitzgerald Nurseries pour les microplants) indemnes de virus. Deux sociétés vont produire des jeunes plants pour Graines Voltz : les Ets Froger (Maine-et-Loire) et Hishtil Nurseries (Israël). Trois variétés à chair orangée (Orléans, Evangéline (photo), Murasaki) et une à chair blanche (Bonita pour les frites) ont été choisies en fonction de leurs usages culinaires, sucrés ou salés. D'autres acteurs se positionnent aussi sur ce marché. Sweet P (Saint-Gilles-Croix-de-Vie en Vendée) a démarré une production de plants et une recherche expérimentale en 2015. Dirigée par Philippe Piron, un spécialiste des plantes tropicales, elle a fourni des plants pour 5 à 6 ha. Pour 2016, Sweet P prévoit 5 à 8 millions de plants élevés en Espagne contrairement à l'an passé où, au Sénégal, la production avait subi quelques ravageurs.