Emballage

La palette bois entre en rébellion contre la banalisation

 La France est le premier producteur européen de palettes bois avec 65 millions d’unités par an et pourtant son syndicat (Sypal) entend revaloriser son image et mettre en avant son bilan écologique. Ainsi, il s’est adressé à l’institut FCBA (Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement) pour analyser l’impact environnemental d’une palette en bois sur tout son cycle de vie (en moyenne huit ans) mais également mesurer l’impact d’une rotation de palette dans un circuit industriel traditionnel (approvisionnement, fabrication, utilisation et réparation). Cette étude interne s’inscrit dans le cadre de la Loi Grenelle 2 qui prévoit, à terme, l’obligation pour les industriels d’indiquer à leurs clients, par le biais d’un étiquetage, l’impact sur l’environnement des produits qu’ils achètent, incluant l’emballage. Succinctement, le FCBA conclut que sur tout son cycle de vie, une palette bois émet autant de gaz à effet de serre qu’un parcours en voiture de 31 km. De plus, en fin de vie, elle peut être valorisée énergétiquement ou recyclée (panneaux de particules). Comme l’explique Jean-Marie Tanguy, délégué général du Sypal : « Encore une fois, la preuve est faite que la palette fabriquée en bois est de loin la meilleure pour l’environnement. Mais il n’est pas question pour nous d’entrer dans une guerre intermatériaux. D’ailleurs, dans le comité de pilotage se trouve un opérateur de la palette bois appartenant à un important groupe spécialisé du plastique, que l’on ne saurait qualifier d’Abbé Pierre du bois... » Fort de cela, la filière n’entend pas rester les bras croisés. Le Sypal a annoncé le lancement d’un important programme de communication pour l’année 2013 afin de changer l’image de la palette bois dans l’esprit du public et des professionnels. Il se fonde sur la mise en avant de ses critères positifs (dont l’analyse du cycle de vie fait partie) face à une image largement banalisée. Le nouveau concept “La palette bois se rebelle” rappelle ses qualités : naturelle, écologique, durable, recyclable, disponible et économique. L’emploi d’un message clair et direct – bien que peut-être un peu “sur la défensive” – souligne la démarche. Au niveau corporate, le syndicat se dotera d’un nouveau logo, d’un nouveau site Internet et travaillera autour du rapprochement avec la FNB (Fédération nationale du bois). L’ancrage en régions est un point particulièrement développé avec plusieurs opérations “portes ouvertes” et des actions auprès des collectivités locales. Le point d’orgue sera sans aucun doute la tenue du Congrès mondial de la palette à Bordeaux du 16 au 18 octobre. Il se déroulera en même temps que le 64^e congrès de la Fédération européenne des fabricants de palettes et emballages en bois (FEFPEB). Le Sypal n’entend pas s’arrêter en si bon chemin, semble-t-il. Il annonce qu’il publiera au printemps les résultats d’une étude sur le marché de la palette bois en France et en Europe. Qu’on se le dise, la palette est bien décidée à sortir du bois...