La nature et le marché
Inondations en Andalousie et à l’île de Ré compromettant gravement la récolte de pommes de terre primeurs, séismes au Chili perturbant les exportations de fruits, nuage de cendres aux Antilles interdisant les exportations de bananes pendant plusieurs semaines : en moins de dix jours, partout sur la Terre, la nature a fait des siennes, rappelant à l’homme qu’il n’est que le locataire de la planète. Le nombre des victimes n’est pas partout le même, ni l’importance des dégâts. Mais, pour en revenir aux productions agricoles, et singulièrement à celle de fruits et légumes, ces catastrophes viennent, une fois de plus, démontrer que l’agriculture a été, est et demeurera une activité économique particulière. Qu’elle ne saurait répondre aux fameuses lois du marché. Par conséquent, il est illusoire et même dangereux (les illusions sont souvent dangereuses) de vouloir à tout prix soumettre le commerce des denrées alimentaires aux règles du commerce international. La production agricole ne se contrôle pas, s’encadre très difficilement et se planifie encore moins. Elle est, malgré les progrès, entièrement dépendante de la nature. Et c’est tant mieux ainsi. Que ce soit à Bruxelles ou à Genève, il faudra bien se rendre à l’évidence : on ne peut pas soumettre la nature au marché.