Aller au contenu principal

« La moitié des exploitantes sont seules à l’initiative du projet bio »

Stéphanie Pageot, éleveuse bio en Loire-Atlantique, secrétaire nationale de la FNAB (Fédération nationale d’agriculture biologique), ex-présidente (avril 2013 à avril 2018)
© Fnab

Trois questions à Stéphanie Pageot, éleveuse bio en Loire-Atlantique et secrétaire nationale de la FNAB, sur la place des femmes dans l'agriculture biologique.

Les résultats d’une enquête nationale sur la place des femmes dans l’agriculture biologique ont fait l’objet d’un colloque public, en avril, organisé par la FNAB. Quelles ont été les motivations à réaliser cette enquête à laquelle 2 500 productrices ont répondu ?

A travers cette enquête, nous avons voulu vérifier une intuition que nous avions au sein du conseil d’administration de la FNAB. Il nous semblait que les agricultrices étaient plus nombreuses et plus investies en bio qu’ailleurs et qu’elles étaient souvent à l’initiative du projet bio sur les fermes. De plus, c’était l’occasion d’avoir des données genrées en agriculture, qui sont assez rares bien que nécessaires pour pouvoir travailler à plus d’égalité femmes-hommes en agriculture. C’était la première enquête de ce genre et de cette ampleur. Nous estimons à 10 000 le nombre d’agricultrices bio : un quart d’entre elles nous a répondu. Nous ne nous attendions pas à un tel succès, preuve que le sujet intéresse !

L’enquête a-t-elle confirmé votre intuition ?

Oui ! La moitié des femmes qui ont répondu sont seules à l’initiative du projet en bio. Et pour 40 % d’entre elles, le choix de la bio s’est fait de concert avec leur conjoint. Chiffres qui confirment le rôle moteur des femmes dans le choix de la bio. Et elles choisissent la bio pour protéger l’environnement, leur santé et celle de leurs enfants. Les productrices bio sont plus jeunes que la moyenne nationale : elles ont 45 ans contre 52 ans sur l’ensemble des exploitantes. Elles sont aussi très diplômées (65 % ont un Bac + 2 ou plus). Près de la moitié est seule cheffe d’exploitation, ce qui reflète une grande volonté d’autonomie et d’entreprenariat. Ce qui nous a également marqués, c’est que plus de 30 % des agricultrices enquêtées sont venues à l’agriculture biologique par une reconversion professionnelle.

Les maraîchères et arboricultrices ont-elles un profil particulier ?

Globalement, le maraîchage est pratiqué par 30 % des agricultrices bio enquêtées et l’arboriculture par 22 % (comme production principale ou secondaire). 45 % des productrices entrées en bio par une reconversion professionnelle a choisi d’être maraîchères, un métier qui semble donc proche de leurs nouvelles aspirations de vie et qui est peut-être plus accessible pour elles. Une tendance proche, bien que beaucoup moins marquée, s’observe pour l’arboriculture : 26 % des productrices entrées en bio par une reconversion professionnelle a une activité en arboriculture bio contre 20 % des autres productrices bio. Grâce à ces résultats, nous allons réfléchir à des propositions de groupes d’échanges et de formations spécifiques qui répondent aux attentes de ces femmes. Nous allons aussi creuser l’idée d’adapter du matériel spécifique pour ces femmes maraîchères. Je sais que certaines en ont exprimé le besoin et travaillent le sujet.

Rédaction Réussir

Les plus lus

Etal fait de cagettes d'un vendeur à la sauvette de fruits et légumes à la sortie d'une bouche de métro à Paris.
Vente à la sauvette de fruits et légumes à Paris : de la prison ferme pour les fournisseurs

De la prison ferme pour des organisateurs de ventes de fruits et légumes à la sauvette : une sanction historique pour ce…

Sival 2025. VIDEO. Maraîchage : au salon, les bonnes réponses aux besoins d’évolution - [Contenu partenaire]

Dans le Finistère, Marion Cabioch doit constamment adapter sa production de légumes plein champ et sous serre, aux aléas…

capture d'écran de la page d'accueil du site DataSIQO
Siqo : qu’est-ce que DataSIQO, plateforme de datavisualisation des produits sous signe de qualité et de l’origine ?

Le site a été lancé par l’INAO et le réseau des chambres d’Agriculture. Il se veut être un outil d’aide à la décision pour les…

<em class="placeholder">ananas</em>
Avocat, mangue, ananas : l’Occitanie se prépare à cultiver de nouvelles espèces fruitières

Le changement climatique perturbe le secteur agricole et impacte les productions fruitières, obligeant les agriculteurs à s’…

Coordination rurale - Agen - Légumes de France
Légumes de France : à Agen, une fin de congrès sous tension

Le 67e congrès de Légumes de France s’est achevé avec un face à face syndical entre les congressistes de Légumes de…

Captures d'écran de comptes X et de site internet de différents média, titrant sur le blocage des agriculteurs à Perpignan.
Pyrénées-Orientales : une centaine d’agriculteurs bloquent les camions venus d’Espagne, le marché Saint-Charles au ralenti

Il s’agit d’une action à l’appel de la Coordination Rurale dans le cadre de la reprise du mouvement de colère agricole (prix,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes