La mirabelle fait la fierté de la Lorraine
Alors que la poire d’été et la prune font parler d’elles, toute la filière fruits et légumes est plongée dans un climat morose. Toute ? Non ! Un petit fruit jaune, la mirabelle de Lorraine, produit par 350 arboriculteurs locaux, résiste encore et toujours à la crise.
“La cueillette 2005 devrait avoisiner quelques 7 000 à 8 000 t”, prédit Philippe Daniel, président de l’association Mirabelles de Lorraine. Moins importante que l’année passée, la récolte devrait gagner en qualité, selon Bruno Collin, directeur de Véga Fruits et producteur : “Les conditions météorologiques sont parfaites pour une récolte presque idéale”. Chaque année à la mi-août, les vergers et les locaux de Véga Fruits se réveillent pour la cueillette. La société réunit et commercialise les fruits de 250 producteurs adhérant à trois coopératives (Jardin de Lorraine, les Coteaux Lorrain et les Vergers de Lorraine) et obéissant à un cahier des charges contrôlé par l’association Mirabelles de Lorraine qui assure le respect des normes liées à son IGP et la qualité. Pendant les trois semaines de récolte, 150 saisonniers déchargent, transforment et conditionnent les mirabelles livrées par dizaines de tonnes par les camions qui sillonnent les vergers. Salle réfrigérée, analyses systématiques des fruits à l’entré et à la sortie du conditionnement, traçabilité de chaque lot : à Véga Fruits, la sécurité n’est pas une affaire de hasard.
Une filière dynamique
Lorsque l’on demande à quoi est due la réussite de la marque “La Mirabelle de Lorraine”, Bruno Collin et Philippe Daniel répondent presque gênés : “Nous avons la chance de produire un fruit rare, à la saisonnalité très courte ; et puis la concurrence est très faible”. En effet, 30 % des produits transformés sont même exportés vers la Suisse, la Belgique ou l’Allemagne. Mais la mirabelle de Lorraine doit aussi son succès à la recherche constante d’innovations et à l’organisation presque exemplaire des producteurs. “Si on ne s’était pas organisé, la mirabelle n’existerait plus”, résume Philippe Daniel, producteur et président de l’association “Mirabelles de Lorraine”.
“La mirabelle est un achat plaisir, elle est rarement sur la liste des courses, nous devons donc appliquer les nouveaux modes de consommations à nos modes de production”. C’est pourquoi en 2002, Véga Fruits a investi 2 millions d’euros dans un tunnel de surgélation pour proposer aux consommateurs des mirabelles toute l’année. Prochainement, nous pourrions même retrouver ce petit fruit dans les petits pots pour bébé.