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Medfel - B to B
La Méditerranée s’ouvre au monde

La 3e édition de Medfel s’annonce d’ores et déjà comme un succès. Ce salon international est désormais incontournable pour favoriser l’essor de la filière euroméditerranéenne.

Le salon Medfel, qui se tiendra à Perpignan du 4 au 6 mai prochain, se présente sous les meilleurs auspices et ce, malgré une situation politique agitée par les aspirations révolutionnaires dans certains pays depuis le début de l’année.
D’après Ahmad Monhem, directeur du salon, l’édition 2011 devrait compter quelque 250 exposants, soit 30 à 35 % de plus que l’année dernière. « Il y a eu une hésitation, les premières années, de la part des opérateurs. Ils pensaient qu’il s’agissait d’un événement régional. D’autres grands événements comme Fruilogistica leur paraissaient plus adaptés au business », explique Ahmad Monhem. Aujourd’hui, trois ans après sa création, l’envergure internationale de Medfel ne fait plus aucun doute. Cette année, les 150 acheteurs conviés à l’événement sont issus de 35 pays, parmi lesquels Hong Kong, représenté pour la première fois. « Les visiteurs et les exposants ont compris que Medfel garantit d’optimiser leur temps. Il privilégie le business et permet aux acteurs de la filière (producteurs, acheteurs et logisticiens) de se rencontrer et d’échanger au cours de rendez-vous individuels, programmés à l’avance, de conférences thématiques… », précise Chantal Passat, responsable de la filière agroalimentaire chez Sud de France Export. L’an dernier, ce sont quelque 2 100 rendez-vous B to B qui ont été organisés entre exposants et acheteurs, faisant de Medfel une convention d’affaires des plus crédibles.
La surface d’exposition sera doublée cette année et de nombreux opérateurs français et étrangers tiendront un stand pour la première fois. « Tous les pays du bassin méditerranéen sont représentés, reprend Ahmad Monhem, la France, l’Espagne, l’Italie, la Grèce, le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, le Liban, l’Egypte… Deux nouveaux pays ont également répondu à l’appel : Israël, ainsi que la Turquie, ce qui prouve, s’il était encore besoin, la pertinence du salon. »

Plus de 4 000 visiteurs attendus
La France n’est évidemment pas en reste avec une présence forte des entreprises du Languedoc-Roussillon, mais l’édition 2011 sera marquée par la première participation de Prince de Bretagne et de nombreux opérateurs de la filière bio française. Des entreprises d’envergure internationale, comme la Compagnie Fruitière, ont également validé leur inscription. D’après l’organisateur du salon, « plus de 4 000 visiteurs sont attendus cette année, contre 3 000 en 2010. Medfel répond aux besoins des producteurs et des négociants du sud et du nord de la Méditerranée. Et aucune manifestation d’ampleur ne répondait à ce besoin avant sa création, d’où son succès rapide et grandissant. » Le choix de Perpignan, outre qu’il correspond à la localisation du feu Europêch, est également rempli de sens. « Le Languedoc-Roussillon est une région historique pour les fruits et légumes, explique Fabrice Verdier, vice-président de la région. Nous sommes premiers en termes de production de fruits d’été et le marché Saint-Charles est la première plateforme d’éclatement pour les fruits et légumes en Europe, avec 1,35 Mt échangées en 2010. De plus, notre région constitue le trait d’union entre l’Europe et la Méditerranée : nous avons des relations avec ces pays depuis toujours, et nous allons d’ailleurs ouvrir une Maison de la région Languedoc-Roussillon à Casablanca, en octobre prochain. » Il est vrai que depuis plus de vingt ans, les productions de fruits et légumes des deux rives sont imbriquées. Mais les deux filières ont encore beaucoup à apprendre l’une de l’autre et notamment à s’accorder sur des conditions de complémentarité en termes de calendriers de production, de produits, de gammes, etc.

La Tunisie, pays à l’honneur en 2011
La Tunisie (lire aussi "La Tunisie savoure sa nouvelle liberté") a accepté d’être l’invitée d’honneur de Medfel 2011, malgré la situation politique encore quelque peu confuse. « Nous sommes honorés de répondre à l’invitation de Medfel, déclare Sofiane Meddeb, directeur général du Groupement interprofessionnel des fruits en Tunisie. Nous sommes convaincus que cette manifestation sera très utile pour valoriser nos atouts et assurer à nos filières une croissance continue au sein de l’Euroméditerranée. Il y a beaucoup à construire dans les années à venir, notamment au niveau des partenariats. » Une dizaine de producteurs tunisiens seront donc présents, accompagnés par les quatre principaux groupements du pays : APIA (Agence de promotion des investissements agricoles), UTAP (Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche), GIF et GIL (respectivement groupement interprofessionnel des fruits et des légumes).
La production tunisienne de fruits et légumes s’élève à 3,3 Mt, essentiellement consommées localement, à part la pastèque, dont 38 % sont exportés, et les dattes, qui sont commercialisées vers 70 pays à hauteur de 18 %. A côté des produits traditionnels (orange, huile d’olive, dattes et pêches), le pays a entrepris d’en développer de nouveaux, comme l’avocat, la figue de Barbarie, l’asperge ou les fruits exotiques. La filière bio prend de l’essor, notamment avec les dattes (5 000 t/an produites, dont 3 000 à l’export). Pour les agrumes, la filière bio fournit déjà de 80 à 100 t/an. « De petites quantités mais une belle opportunité pour se différencier ; c’est pourquoi nous avons initié un programme de reconversion », note Sofiane Meddeb (lire "Trois jours de conférences"). La géothermie, très importante au sud du pays, a permis le développement d’une production de tomates (74 %), concombres, melons, piments, poivrons, gombos et aubergines. Avec 11 % du PIB et 23 % des emplois, l’agriculture demeure aujourd’hui l’un des piliers de l’économie tunisienne. La “révolution de jasmin”, en janvier dernier, n’a finalement eu qu’une influence négligeable sur l’exportation des fruits et légumes, d’après Sofiane Meddeb. « Le début de la campagne de l’orange maltaise, qui avait été décalée de deux semaines en raison d’un manque de maturité, a coincidé avec la révolution. Les événements n’ont retardé la récolte que de deux jours. Si on ajoute à cela les diverses grèves à Tunis et à Marseille, nous sommes aujourd’hui à 16 000 tonnes, soit 2 000 de moins qu’en 2010. Si on considère les prévisions jusqu’à fin avril, soit 20 000 tonnes, nous serons à un niveau moyen. » Aujourd’hui, les Tunisiens cherchent donc à diversifier les origines et les gammes de produits. Ils ont également la nécessité de redresser leur balance commerciale agricole et d’équilibrer les échanges, ce qui passe par la croissance des filières fruits et légumes.
Pour le Medfel, le choix de la Tunisie permet cette année encore d’affirmer la volonté des organisateurs de positionner l’événement dans l’Euroméditerrannée. « C’est un choix pertinent, souligne Ahmad Monhem, et il correspond à la demande des professionnels. Les relations de partenariats existent déjà entre la Tunisie et la France, et le potentiel est grand. Compte tenu des récents événements, nous sommes encore plus heureux d’accompagner ce pays. Il y a beaucoup à construire là-bas dans les années à venir. »
L’autre originalité de Medfel est de rassembler, sur le même salon, les professionnels de la production et du commerce des fruits et légumes avec ceux de la logistique du frais et du froid. Dès la première édition, cette proposition à séduit exposants et visiteurs, et le pôle logistique se renforce encore cette année.
Enfin, le focus produit 2011 sera consacré à la fraise. Un choix évident, puisque quatre pays de l’Euroméditerranée (Espagne, Turquie, Egypte, Italie) figurent dans le hit-parade des dix premiers producteurs mondiaux. Cette production connaît par ailleurs un fort développement dans des pays comme la Tunisie ou Israël. L’Espagne est quant à elle le grand leader de la région. Elle est le premier producteur (700 000 tonnes) et le premier exportateur (267 000 tonnes).
L’inauguration de l’édition 2011 de Medfel se fera avec la participation de l’historien et journaliste Alexandre Adler (cf. ci-dessous), spécialiste des relations internationales. Seront également présents le président de la FNSEA, Xavier Beulin et, les organisateurs l’espèrent, des représentants du gouvernement de transition tunisien.

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