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Bio
La Maison de la Bio sort de l’ombre avec des ambitions fortes

Revendiquant sa liberté de parole comparé à l’Agence Bio, ce collectif d’organisations professionnelles de la bio a présenté sa raison d’être et sa feuille de route le 18 octobre.

 

L’équipe de la Maison de la Bio en conférence de presse à Paris le 18 octobre : « Nous réunissons les entreprises pour une bio exigeante et ouverte. » De gauche à droite : Romain Ruth (Cosmébio), administrateur ; Pierrick De Ronne (Natexbio), président de la Maison de la Bio ; Philippe Laratte (Synadiet), vice-président ; Didier Perréol (Synabio), vice-président ; Allons Zeitoun (Synadis Bio), administrateur ; Mathieu Lancry (Forébio), trésorier. Non présente sur la photo : Lucie Tamet, déléguée générale de la Maison de la Bio.
© Julia Commandeur - FLD

Après un an et demi de travail, c’est officiel : la Maison de la Bio a été lancée à Paris devant la presse le 18 octobre. Association dont les statuts ont été déposés en mars 2021, elle se veut réunir tous les acteurs de toutes les filières bio, alimentaires et non alimentaires, par l’adhésion d’organisations et syndicats. Avec six membres fondateurs, elle s’inscrit dans la continuité de Natexbio (transformateurs et distributeurs bio) et réunit, à date également le Synadiet (compléments alimentaires), le Synabio (entreprises bio), le Synadis bio (distribution spécialisée), Cosmébio (cosmétiques bio) et Forébio (OP bio) et représente ainsi plus de 10 000 entreprises.

« La Maison de la Bio est un collectif d’organisations professionnelles représentant les entrepreneurs de la bio, résume Pierrick De Ronne, président de la Maison de la Bio. Notre objectif est d’être vu et entendu des pouvoirs publics et des médias et d’être plus efficients.  Nous sommes nés de deux énergies, celle du confinement où l’on a ressenti le besoin de se parler, mais aussi l’énergie du contexte car la bio est de plus en plus questionnée et concurrencée. »

FCD et FNSEA « bienvenues », à condition de vouloir une bio exigeante

La raison d’être de la Maison de la Bio ? « Inspirer et bâtir une bio exigeante et ouverte pour que l’entreprise soit actrice au cœur de la mutation écologique, économique et sociale. » Pierrick De Ronne précise : « Nous serons dynamiques et très ouverts, notamment pour d’autres structures nous rejoignent. Nous avons 12 sièges au conseil d’administration, 6 sont vacants. La FCD ou la FNSEA seront les bienvenues ! A condition de partager nos valeurs d’une bio exigeante. »

L’idée est de partager les mêmes ambitions autour de la table, afin de ne pas arriver à des avis contraires comme cela a été le cas au Comité bio d’Interfel sur le cas des serres chauffées, rappelle Mathieu Lancry, président de Forébio et trésorier de la Maison de la Bio.

Défendre les labels historiques face aux nouvelles allégations confusantes

La Maison de la Bio a quatre enjeux prioritaires : préserver les fondamentaux de la bio, « face à la pléthore de nouveaux labels, plutôt sectoriels, qui commencent à sortir et à faciliter les choses, entraînant une dilution de l’exigence qu’on veut absolument éviter, revendique Philippe Laratte, vice-président du Synadiet et vice-président de la Maison de la Bio. Il faut se cramponner aux labels historiques de la bio qui sont cadrés, contrôlés, exigeants et qui prennent en compte l’ensemble des valeurs de la bio. »

Mais aussi : valoriser les impacts positifs des filières bio ; représenter toute la diversité des acteurs de la bio ; et développer une communication et un plaidoyer efficaces face à la multiplication des labels et allégations. Pour cela, la Maison de la Bio va lancer des partenariats avec des instituts de recherche scientifique -l’Itab en premier lieu- et économiques pour générer des études et vulgariser les résultats.

Des actions concrètes au programme

Une première étude prospective est déjà en cours, avec le Crédoc et AND International et dont les résultats sont attendus pour février-mars. La Maison de la Bio va proposer des actions concrètes dans le débat présidentiel et se veut être un référent dans les discussions du Plan Ambition Bio 2022-2027. Enfin, elle compte élargir le périmètre de BioED (Bio Entreprises Durables, le label RSE du Synabio), en commençant par les cosmétiques et les réseaux de distribution spécialisés.

Un financement « indépendant » pour une liberté de parole

Pour financer tout cela, deux sources : découlant de Natexbio, la Maison de la Bio bénéficie de budgets provenant du salon Natexpo ; et les cotisations des syndicats. « On est en construction, précise Pierrick De Ronne. L’ambition à terme est d’avoir des financements directs et indirects des entreprises. On ne va pas aller chercher des aides publiques. Sauf si on nous les propose. Mais à la condition de garder notre indépendance. » Indépendance que n’aurait pas l’Agence Bio, ont précisé à mi-mots les intervenants. Philippe Laratte affirme même : « Selon l’Itab, il existerait des chiffres intéressants mais qui ne sont pas communiqués car ils dérangent certaines personnes autour de la table de l’Agence Bio. »

« L’Agence Bio est l’agence de promotion des bio tandis que nous nous sommes les entreprises de LA bio, avec une liberté de ton vis-à-vis des instances publics », glisse Pierrick De Ronne. Ce qui n’empêche pas Agence Bio et Maison de la Bio de « travailler main dans la main », insistent Didier Perréol, président du Synabio et  vice-président de la Maison de la Bio, et Jean Verdier, vice-président de l’Agence Bio.

 

Perspectives bio : vers un marché à 20 Md€ en 2027 ?

Pour les parties prenantes de la Maison de la Bio, le marché du bio va bien. L’essoufflement est conjoncturel et non pas structurel et l’essor du bio en production et en consommation doit être accompagné et maîtrisé. « Un foyer français sur deux consomme bio et la crise de 2008 n’a pas eu d’impact, souligne Didier Perréol, président du Synabio et vice-président de la Maison de la Bio. Le marché français de la bio a triplé en 10 ans, passant de 4 Md€ en 2010 à environ 14,3 Md€ en 2020, tous univers confondus, pour la consommation à domicile. »

2020 a été marqué par une hausse exceptionnelle et logique en bio et en non bio (plus de repas pris à domicile). Entre 2019 et 2020, le chiffre d’affaires des ventes de produits bio ont ainsi bondi de +13,3 % en GMS (+6,5 % pour le non bio) et de +13 % en réseaux spécialisés. Le recul logique en 2020 (chiffres IRI à fin août) est moins marqué en GMS, à -1,6 % (-0,3 % pour le non bio) que pour les réseaux spécialisés, -8 %, « davantage en souffrance. Et il y a des questionnements, il faut que l’on rassure le consommateur ». Cependant, en comparant la période pré-Covid de 2019 et 2021 (8 premiers mois) , les produits bio sont en hausse en GMS de +14 %, une croissance deux fois plus forte que pour le non bio (+7 %) tandis que la croissance en magasins spécialisés est réelle mais moins forte, à +5 %.

« Nous sommes confiants sur les perspectives, confirme Philippe Laratte, vice-président du Synadiet et vice-président de la Maison de la Bio. Les jeunes générations tirent la consommation puisque 1/5 des 18-24 ans et ¼ des 25-34 ans consomment bio. Les gens comprennent de mieux en mieux les liens entre bio, naturalité et santé. Mais il va falloir aller plus loin ! Il y a un potentiel de croissance sur les circuits courts et le e-commerce, et sur le non alimentaire en particulier les compléments alimentaires. »

La Maison de la Bio estime ainsi la consommation des ménages de produits bio en 2027 à 20 Md€ hors textile : 17 Md€ pour la consommation alimentaire (12,7 Md€ en 2020) sur une hypothèse de croissance annuelle médiane de 0,6 Md€ ; 1,6 Md€ pour les cosmétiques bio (900 M€ en 2019) avec une croissance d’environ +8 % par an ; et 1 Md€ pour les compléments alimentaires bio (550 M€ en 2020).

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