Israël
La liquidation d’Agrexco prend une forte tournure politique dans le pays
Alors que l’affaire commence à secouer le monde politique en Israël, plusieurs opérateurs se positionnent sur la reprise des actifs maritimes de l’exportateur.
Le 11 septembre, Varda Alshech, juge au tribunal du district de Tel-Aviv, a prononcé la liquidation d’Agrexco. Cela constitue une conclusion hélas logique après que l’administrateur ad hoc de la société, Shlomo Nass, ait reconnu, la semaine dernière, ne pouvoir trouver repreneur pour l’entreprise, ni arriver à un accord avec les créanciers (cf. fld du 6 septembre). Parmi ceux-ci, se trouvent les producteurs approvisionnant Agrexco qui réclament le paiement de 90 millions de shekels d’arriérés (17,8 M€). La dette globale d’Agrexco s’élève à 174,5 M€ dont 160 à des investisseurs institutionnels israéliens. Cependant, ce qui est un lourd revers pour la filière f&l israélienne est en train de prendre une tournure politique. En effet, ce mardi, le comité des finances de la Knesset (le parlement israélien) doit tenir une séance exceptionnelle sur ce qui en train de devenir “l’affaire Agrexco”. Cette réunion a été demandée par le député Shai Hermesh, du Kadima (parti créé par Ariel Sharon en 2005) par ailleurs à la tête du lobby agricole au Parlement : « Le gouvernement est en train d’abandonner ses responsabilités. Accepter cette situation serait porter un coup direct aux deniers publics et constituerait une entaille sans précédent dans la réputation de l’Etat d’Israël en tant qu’emprunteur. » Quelques semaines plus tôt, les créanciers avaient mandaté un cabinet d’audit dont le rapport avait souligné les défaillances de gouvernance d’Agrexco ces dernières années. Pendant ce temps, les grandes manœuvres sont lancées pour reprendre ce qui peut être sauvé d’Agrexco. C’est surtout l’aspect logistique qui mobilise les esprits, ce qui est logique alors que la campagne commence juste. Selon plusieurs sources, la semaine dernière, les noms de l’armateur israélien ZIM Line, du chinois Coscon et de GF Group ont été avancés pour reprendre le service hebdomadaire Med Agrexco Express vers la France, l’Italie et l’Espagne. D’autres sources indiqueraient que GF Group, détenu par la famille Orsero, aurait charterisé (accord de location d’un bateau) les navires d’Agrexco pour proposer aux exportateurs israéliens un service de desserte sur les ports de Vado (Italie), Saragosse (Espagne) et Sète.