Medfel 2014 : les pays du dialogue 5+5
La Libye pâtit du Printemps arabe
La rente pétrolière et plus récemment la guerre civile restent des freins au développement de la politique agricole libyenne.
La Libye souffre d'une faiblesse dans sa politique agricole et dépend à plus de 75 % des importations pour son alimentation. C'est un marché naturel pour la Tunisie et l'Egypte. Avec 1,7 million de kilomètres carrés, ce pays n'offre pas des conditions géo-climatiques idéales pour l'agriculture, car les terres à potentiel agricole représentent 2 % du territoire. Les ouvriers agricoles sont des travailleurs émigrés en quasi-totalité, et le pays souffre d'un sévère déficit en cadres de l'agriculture.
La pomme de terre, dont la principale zone de production est la région de Tripoli (région de Sebah), est un produit de grande consommation en Libye. Elle est cultivée sur des exploitations privées de 1 à 50 ha et les importations de pommes de terre semence (environ 12 000 t/an) proviennent surtout des Pays-Bas, de la France et un peu du Danemark.
L'oignon est une culture traditionnelle (environ 9 000 ha, soit 50 000 t/an). Selon l'USDA, avec une consommation de 30,3 kg/hab./an, la Libye est le premier consommateur au monde.
Les cultures légumières de plein champ sont localisées dans la zone côtière de Djeffara à l'Ouest et toute la zone au-delà de Benghazi à l'Est, la plaine côtière d'Al Marj. Il est impossible d'estimer les productions, mais 85 % de la surface de ces zones est irriguée en goutte-à-goutte avec du matériel importé d'Italie et de Chine. Quant au maraîchage sous grands tunnels, il est très répandu autour des agglomérations importantes. Il y a quelques velléités pour la production de plants de légumes et de légumes sous serre multichapelle.
Enfin, les cultures fruitières sont très orientées sur l'exploitation des vergers d'oliviers et de palmiers dattiers (régions Cyrénaïque et Fezzan), c'est un axe prioritaire des Pouvoirs publics. Un programme de plantation de 20 000 ha pour ces deux espèces a été initié il y a huit ans. Les agrumes sont une spécialité libyenne avec deux types d'oranges (gros calibre et sanguine), les citrons et les clémentines.
Malgré l'échec du développement du parc de serre dans les années 70, laissé à l'abandon faute de maintenance pendant toute la durée de l'embargo, les Libyens ne cachent pas le secret espoir d'exporter un jour des légumes de contre-saison vers l'UE.
Source : Etude Ubifrance 2012 (bureau de Tripoli)-Agrotech.