Transport maritime
La hausse des taux de fret inquiète les producteurs de l’hémisphère Sud
Le début de l’année a vu flamber le prix payé par les opérateurs de la filière pour un conteneur reefer. Au risque de fragiliser certains pays spécialisés dans la contre-saison.
Depuis janvier, l’augmentation des taux de fret sur les conteneurs reefer des principales compagnies maritimes commence à inquiéter les grands pays producteurs. Le mouvement a été lancé en septembre dernier par Maersk Line qui a augmenté son prix de 1 500 $, soit 1 148 € (cf. fld magazaine d’octobre 2012). Depuis, les principaux liners ont emboîté le pas, à des niveaux de hausses différents (entre 200 et 800 $/153 et 612 €). Même si les taux furent longtemps bas et nécessitaient peut-être une revalorisation, la force de la hausse a provoqué l’inquiétude de l’association Shaffe qui regroupe les exportateurs de fruits de l’hémisphère Sud (Argentine, Australie, Brésil, Chili, Nouvelle-Zélande, Pérou, Afrique du Sud, Uruguay). L’association s’est adonnée à un petit calcul. Considérant que les membres de Shaffe exportent environ 8,7 millions de tonnes de fruits essentiellement par mer, l’augmentation de 1 500 $ (1 148 €) par conteneur entraînerait un coût additionnel de quelque 650 M$ (498 M€) à la filière. Ce qui – ramené à un carton de 18 kg – représente un surcoût de 1,50 $ (1,15 €) par unité. En d’autres termes, un carton de pommes prendrait 11 % ou celui de raisin 4,5 %. « Cette augmentation significative pénalise sévèrement la compétitivité de la filière et encore plus celle des plus petits opérateurs », note Shaffe, qui souligne que le secteur a eu très peu de temps pour réagir et intégrer la hausse. « L’augmentation drastique du prix a un sérieux impact sur l’approvisionnement international en fruits et en particulier en ce qui concerne ceux de contre-saison originaires de l’hémisphère Sud. » Une telle situation inquiète aussi les importateurs français pour lesquels le transport maritime est vital. « Le sujet est entré logiquement dans nos dernières discussions, précise-t-on à la Chambre syndicale des importateurs français de fruits, et le sentiment général était au pessimisme. Une telle hausse est un élément supplémentaire qui participe à l’érosion des marges des opérateurs. »