Arboriculture
La guerre est déclarée contre la bactérie PSA, la maladie du kiwi
La bactérie PSA – Pseudomonas Syringae Actinidiae – gagne du terrain : la lutte s’organise, la recherche aussi. Un rapport de la Protection des végétaux sera remis fin novembre.
L’état des lieux réalisé au 2 septembre par Scaap Kiwifruits de France a comptabilisé 197 ha touchés et 406 ha indemnes. Sur la quinzaine de facteurs étudiés pour la variété Hayward, l’étude a mis en évidence cinq facteurs environnementaux et techniques favorisants (proximité d’un verger contaminé, situation par rapport au vent, fertilisation azotée, pratique de l’incision et pH). Du côté de la sensibilité variétale, on trouve une forte disparité : de l’ordre de 30 % des surfaces touchées pour Hayward et Summerkiwi, on passe à 76 % pour les jaunes. La variété Arguta n’est pas affectée. Le recépage a dû être pratiqué sur de jeunes Summerkiwi et surtout sur 100 % de jeunes vergers de jaunes. Le printemps et l’été ont été encourageants, avec des recépages réussis. Ils ont aussi été globalement défavorables au développement du PSA mais les conditions automnales pourraient changer la donne. D’autant que la récolte occasionne une blessure qui offre une porte d’entrée à la bactérie. Le président de la coopérative, François Lafitte, rappelle que le plan de surveillance, confié à la Protection des Végétaux, doit déboucher sur la remise d’un rapport fin novembre. Le Comité scientifique sur le PSA suit les essais en cours sur deux vergers pour évaluer l’évolution de la maladie et les possibilités de traitement ; il a des liens constants avec les Néo-Zélandais et les Italiens qui ont beaucoup travaillé sur cette problématique, « mondiale » insiste François Lafitte. « Le kiwi est originaire de Chine, donc les parasites aussi. » La sensibilité variétale fait qu’à pression bactérienne égale certaines variétés, jaunes notamment, déclencheront la maladie. Cela peut remettre en cause le choix des variétés de diversification, en y intégrant le risque PSA. D’autant que les plants jeunes sont plus fragiles. Il faut travailler différemment dans les zones à risque : dès cette récolte, tous les pallox seront désinfectés à la station. « La maladie ne disparaîtra pas, il va falloir vivre avec. »