La guerre de l’échalote s’internationalise
Le 3 mars à l’occasion du salon de l’agriculture, des délégations thaïlandaises et indonésiennes sont venues à Paris pour accorder leur soutien aux producteurs européens d’Echalote de Tradition et signer la naissance d’une plate-forme internationale de réflexion pour la défense de l’échalote. Après la décision du 10 janvier dernier de la Cour européenne de Justice des Communautés européennes (cf. Fld hebdo du 17 janvier), les ministères de l’Agriculture thaïlandais et indonésien ont décidé de se mobiliser pour soutenir les producteurs européens. L’Indonésie représente une production de 850 000 t et la Thaïlande 250 000 t, autant dire que la production européenne est une goutte d’eau (50 000 t dont 45 000 t en France) face à ces deux mastodontes. La veille, le 2 mars, les services du ministère de l’Agriculture ont rencontré les deux délégations afin de définir une stratégie de défense commune de l’échalote de tradition. “Le ministère de l’Agriculture est complètement associé à la démarche de la nouvelle plate-forme, a ainsi précisé le représentant du ministère présent lors de la conférence. Le ministère français conduit actuellement des travaux pour la défense de l’échalote de tradition tant au niveau européen que mondial.” Une position qui a quelque peu rassuré les producteurs français.
Dans l’attente de la position du Conseil d’Etat
Les actions menées par la nouvelle plate-forme consisteront à échanger les résultats des différents essais variétaux réalisés dans ces deux pays et en Europe afin de monter un dossier scientifique permettant de donner une meilleure définition de ce qu’est réellement l’échalote. Un dossier qui permettra de présenter une position commune à la Commission européenne ainsi qu’aux autorités internationales.
Quant à l’avenir de l’arrêté français d’interdiction de commercialisation des échalotes de semis, les producteurs attendent la position du Conseil d’Etat, d’ici six à neuf mois. “Il appartiendra après aux producteurs de trouver un moyen pour protéger leurs productions”, a expliqué Pierre Bihan Poudec, le président de la section nationale échalote. “Le jugement de la Cour européenne déclarait aussi que les variétés issues de semis devaient être retirées du catalogue européen des variétés échalote, le gouvernement a donc demandé que cette décision soit réellement suivie d’effet. En parallèle, nous étudions un moyen pour que ces variétés issues de semis ne puissent pas être commercialisées en France”, a ajouté le représentant du ministère de l’Agriculture.