Organisation
La fusion de deux AOP laisse une partie de la filière perplexe
La création de l'AOP Pêches et Abricots a été annoncée sur Medfel le 22 avril, avant un vote en Assemblée générale le 28. Certains ont trouvé l'annonce anticipée.
Parce que l'union fait la force, les AOP Pêches-Nectarines et Abricots ont annoncé leur fusion sur Medfel le 22 avril. Un peu en avance, puisque la création de l'AOP Pêches et Abricots de France devait être actée lors d'un vote en Assemblée générale hier, 28 avril. Déjà sur le Salon, Bruno Darnaud (AOP Pêches et Nectarines) était annoncé comme le président de la nouvelle structure, tandis que Vincent Faugier (AOP Abricots) devait devenir l'un des deux coprésidents. L'annonce en a laissé plus d'un perplexes. « Oui, je suis perplexe. Ce qui a été présenté à Medfel n'avait pas encore été voté !, s'exclame Sabine Alary, coprésidente de la SIPMM Abricot. Les implications risquent d'être lourdes. Quel sera leur mode de fonctionnement ? Pour quelle reconnaissance administrative ? Il va aussi falloir redéfinir dans la SIPMM la place de l'AOP qui ne représente que 40 % de la section. Cette fusion s'est faite trop vite ! » Ce qui est sûr, c'est que la nouvelle structure rassemblera 38 entreprises, 1 300 exploitations et 10 000 ha.
L'AOP Pêches et Abricots de France misera sur la signature Vergers Ecoresponsables pour se démarquer.
« L'AOP représente 140 000 t de pêches et nectarines (65 % de la production française) et 60 000 t d'abricots (45 %). C'est notre force ! », martèle Bruno Darnaud. La stratégie de l'AOP est claire et tient en deux mots : Vergers Ecores-ponsables. « Face à la concurrence espagnole et italienne, et pour garantir l'origine France et la traçabilité aux consommateurs, nous pensons que cette démarche est notre atout fort », précise-t-il. L'AOP veut aussi se saisir du dossier variétal : « Alors que le financement public est un peu bousculé, l'AOP compte bien continuer le développement variétal via des partenariats avec des obtenteurs », explique Raphaël Martinez, animateur. « Il y a un dynamisme certain en abricot. L'expérience de la pêche nous aidera », glisse Vincent Faugier. Une annonce qui a fait bondir Sabine Alary : « Nous sortions tout juste de réunion avec le CTIFL, lors de laquelle une feuille de route tout à fait différente avait été décidée ! » Des actions de promotions génériques et de partenariats avec les enseignes sont prévues. Mais le détail reste flou. Quid par exemple des reste flou. Quid par exemple des programmes de promotion européens ? « Nous fusionnons les AOP mais nous conservons deux projets de communication, chacun continue ce qu'il avait prévu », a précisé Bruno Darnaud à fld. Et Vincent Faugier de conclure : « Nous avions des actions communes, “Brut d'été” par exemple, la pêche-nectarine et l'abricot ont les mêmes bassins de production... Toutes les raisons sont là pour que cette AOP fonctionne dès 2015 et soit cohérente vis-à-vis de nos clients !
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