Avocat - Consommation

La France reste la terre promise pour l’avocat

La France continue d’être une belle terre d’opportunité pour les producteurs d’avocats. En 2010*, une nouvelle hausse de la consommation a été enregistrée : + 3 % par rapport à 2009, + 11 % par rapport à la moyenne quinquennale. Des chiffres qui doivent faire rêver la filière fruits et légumes nationale ! Cette hausse de la consommation s’accompagne également, et s’explique ainsi en partie, d’une hausse du nombre des consommateurs (+2 %/2009 et + 9 %/moy. 5 ans).
Le chiffre d’affaires au stade détail est toujours en progression avec une nouvelle hausse de 3 %/2009 (+ 12 %/moy. 5 ans).
La part de marché de l’avocat reste stable (autour de 2,7-2,8 % en volume du total des fruits consommés en France ; il occupe ainsi la 10e place). La consommation per capita est tout aussi régulière : 1,2 kg par an.
La France concentre donc toutes les attentions des pays producteurs et exportateurs qu’ils soient issus de l’Union européenne ou de pays tiers.
Plus du tiers des avocats commercialisés au sein de l’Union européenne le sont dans l’Hexagone : la France représentait 75 754 t sur 195 402 t commercialisées dans l’UE à 27 en 2008-2009 ; et 77 085 t sur 215 613 t en 2009-2010. Le deuxième consommateur européen, le Royaume-Uni, est loin derrière avec 34 168 t, et le troisième n’est autre que l’Espagne, principal pays producteur européen, avec 20 500 t commercialisées.
Pas étonnant que le marché soit très bousculé et que les hiérarchies, jadis établies, soient désormais sans cesse bousculées.
Ainsi au milieu des années 2000, Israël était le premier fournisseur de la France avec 26 000 t en 2005-2006, devançant même l’Espagne (20 000 t). La campagne 2006-2007 pouvait même être qualifiée d’historique puisque la France avait importé quelque 40 000 t d’avocats israéliens. Mais depuis 2008, ce pays subit de plein fouet la concurrence de l’hémisphère sud alors que l’Espagne parvient, bon an mal an, à maintenir ses positions.
Cinq pays tiers se partagent l’essentiel du marché : deux africains (Kenya et Afrique du Sud) et trois américains (Mexique, Pérou et Chili). Sur les cinq dernières campagnes, l’Afrique du Sud (entre 5 000 et 7 000 t) et le Kenya (entre 7 500 et 9 000 t) sont relativement stables. Le Mexique, très attiré par le marché américain, porte moins d’attention aux marchés français et européens. Ses exportations vers la France sont passées de 11 000 t en 2005-2006 à 4 300 t en 2009-2010.
Les exportations chiliennes sont, elles aussi, tributaires de l’attirance des Etats-Unis. Sur les cinq dernières campagnes, on note toutefois une tendance à la hausse des exportations vers la France.
Au final, c’est bien le Pérou qui est l’origine qui monte : 5 000 t en 2005-2006, 13 000 t en 2009-2010. Ce pays ne cache pas ses fortes ambitions. Quasiment inexistant dans les années 80, le verger de Hass atteignait les 7 500 ha en 2010. Mais le Pérou pourrait également, à son tour, être attiré par l’eldorado nord-américain : les frontières des Etats-Unis ont été ouvertes aux avocats péruviens en 2010 !
Enfin, parmi les nouveaux venus, on peut noter la présence du Maroc qui tente de trouver sa place sur le marché français : il a exporté 378 t en 2007, environ 1 400 t en 2008 et 2009. Un concurrent à surveiller ?

* Données TNS Wordpanel 2010.