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La France ne manque pas d’idées pour son agriculture

La plate-forme collaborative des États généraux de l’alimentation offre l’opportunité aux Français de s’exprimer sur l’agriculture de demain. Petit florilège, forcément non exhaustif.

Les propositions sont multiples et variées : créer un fond de développement des innovations (pour réduire les coûts de production), soutenir fiscalement à l'achat local, ou rendre obligatoire le passage des produits frais par les marchés de gros (ici Rungis).
© Philippe Gautier

Les États généraux de l’alimentation ont ouvert le débat aux citoyens à travers une plate-forme collaborative (ouverte jusqu’à fin octobre). Au 20 août, le site avait accueilli 43 325 visiteurs. Parmi la dizaine de questions posée, trois ont particulièrement attiré l’intérêt des citoyens. “Comment rémunérer plus équitablement les producteurs ?” a amené 1 825 contributions, “Comment accompagner la transformation de notre agriculture ?” 1 323, et “Comment soutenir des modes de consommation plus responsables ?” 972 (chiffres au 31 août). Comme pour un réseau social, il faut être vigilant sur la typologie des participants : si certains (syndicats agricoles, associations, et aussi particuliers…) affichent clairement leurs couleurs, il peut être parfois ardu de savoir qui se cache derrière un pseudonyme. Pareillement, le site offre un ensemble de solutions très diverses.

Du bio, de l’éthique, du local

Cela ne sera pas une surprise, le développement du bio et des produits locaux suscite de nombreuses propositions pour les trois thèmes les plus discutés. Évidemment, on y retrouve le souhait de voir ce type de produits plus présent dans les linéaires. Des outils sont proposés : “Tripler le fonds Avenir Bio pour soutenir la structuration des filières bio, “Attribuer toute terre disponible aux agriculteurs bio quelle que soit leur technique de production”, “Inciter fiscalement les entrepreneurs agricoles, paysans ou maraîchers à passer à une agriculture bio” ou TVA réduite. L’idée de créer un label dédié aux “aliments éthiques produits en France » est aussi évoquée. Sur ce registre, cela peut aller loin : “Taxer voire interdire les aliments non éthiques”. Vaste programme.

Les participants à la plate-forme ont aussi “phosphoré” sur les moyens de développer les circuits courts : création d’une chaîne de magasins qui serait baptisée “court-circuit” ou développement de circuit de distribution de type épiceries participatives, soutien aux démarches d’implantation des producteurs locaux dans les agglomérations (type magasins de producteurs)… Plusieurs contributions portent aussi sur le développement des produits locaux dans la restauration collective, considérée par plusieurs comme le secteur à privilégier : “Orienter toute la commande publique de produits frais vers la bio, les agriculteurs en transition et les plates-formes de circuits courts.”

Haro sur la grande distribution

Dans un pays qui se plaint de la lourdeur des lois, les Français expriment des avis tranchés sur l’intégration des coûts de production et la transformation de l’agriculture : “Inscrire dans la loi l’interdiction d’achat des productions agricoles en dessous du prix de revient”, “Imposer un quota sur les MDD” ou “Obliger les intermédiaires à payer le coût réel au producteur” (quand on ne veut pas simplement les supprimer). Souvent, c’est la grande distribution est visée : “Imposer une marge maximum aux supermarchés “, “ reverser directement aux producteurs une hausse de 1 % des prix à la grande distribution”. Certaines propositions sont dignes d’intérêt : améliorer le partage des données sur les coûts de production, mise en place d’une harmonisation sociale européenne ou au moins d’une convergence, interprofessions mieux structurées pour adapter l’offre à la demande, généralisation des plans alimentaires territoriaux… Évidemment, certains ont trouvé une solution globale mais peu adaptable à la réalité économique d’aujourd’hui : “Les terres agricoles deviendraient propriétés de l’État qui déléguerait la culture sous forme de délégation de service public”.

Les propositions les plus sensées ont-elles une chance d’être retenues ? Ce sera le travail des personnes en charge de la synthèse des résultats (du 1er novembre au 15 décembre). On peut leur souhaiter bon courage. (Lire aussi Les multiples facettes de la valeur des fruits et légumes)

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