Les réactions officielles
La France et l’Espagne sortent de leur réserve
En Espagne, le syndicat Coag a été le premier à demander aux Pouvoirs publics français et à la Commission européenne de sanctionner ces actes “de vandalisme” comme titrait le quotidien El Païs. La première vice-présidente du Gouvernement, Maria Teresa Fernandez de la Vega, a appelé ces instances « à réagir afin de garantir la libre circulation des marchandises sur le territoire européen. » Arguments repris par José Luis Zapatero. Selon Josep Puxeu, secrétaire général du ministère de l’Agriculture, des contacts avaient été pris avec le gouvernement français, via l’Ambassade d’Espagne à Paris. « Ces actions sont le fait d’une mauvaise conjoncture du marché français de la salade, aggravée par l’impossibilité de mettre en place des mesures de gestion de crise dans le cadre de la nouvelle OCM », écrivait la Fepex. Plus globalement, c’est sur le problème de circulation des marchandises dans l’UE que les Espagnols ont réagi et non pas sur la non-harmonisation des produits phytos. « C’est un problème purement franco-français, indiquait Miguel Duran, président de Proexport, association des producteurs et exportateurs de Murcie lors de Fruit Logistica. Pour l’heure nous n’avons pas pris de mesures, mais si ces actions se reproduisent nous le ferons. C’est à l’Etat français de régler ces différends. » Il a rappelé que ces produits n’étaient pas destinés au marché français mais aux Pays-Bas. « Dans ce cas, la législation française n’a pas de droit de regard. Nous répondons aux normes espagnoles et forcément aux prérequis de nos clients. »
En France, la FCD, Interfel et les syndicats FNPF et FNPL ont réagi. Tout en dénonçant ces actes, Interfel a interpellé les Pouvoirs publics pour une harmonisation des pratiques phytos dans l’UE, les deux syndicats de concert ont appelé à la “construction d’une filière véritablement équitable et durable” et la FCD demandait une réunion sous l’égide du ministère de l’Agriculture. Enfin, le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a déclaré qu’il « entendait bien faire respecter le principe de libre circulation des biens au sein de l’UE. » Une position « aberrante » selon les JA et la FDSEA du Gard qui, le 8 février, rappelaient ses revendications portées depuis quatre ans par voie réglementaire sans rien obtenir. Les syndicats demandaient à nouveau l’application du principe de précaution et prévenaient que « si l’Etat français fuit et se désengage de ses responsabilités, nous saurons le faire appliquer par nos propres moyens »