Aller au contenu principal

Grossiste à Rungis
« La France a une carte à jouer à l'export sur le haut de gamme »

L'ail, produit délicat s'il en est, l'échalote et l'oignon trouvent leur place sur les marchés européens malgré la concurrence.

Grossiste rungissois spécialisé dans les condiments (ail, échalote, oignon) et la pomme de terre, Paris Ail s'est régulièrement développé en intégrant des entreprises comme Royal Saveurs à Beaumont-de-Lomagne en 2004, Fontana (grossistes pommes de terre) en 2004 et Le Vili, situé à Mespaul (Finistère) et spécialisé dans l'échalote traditionnelle, l'oignon rosé de Roscoff AOC, l'ail rose de Bretagne en 2013. Ce réseau lui permet d'asseoir son activité à l'export qui représente 20 % de son activité.

Les principaux marchés de Paris Ail sont ceux de l'Europe du Nord (dont la Scandinavie) et les pays anglophones (Royaume-Uni, Irlande). Les deux filiales sont aussi concernées. Royal Saveurs est spécialisé sur l'Allemagne et le Sud de l'Europe (Italie et un peu Espagne) alors que Le Vili exporte sur toute l'Europe ses produits de niche. Paris Ail est aussi impliqué dans le grand export mais uniquement de façon ponctuelle vers Afrique de l'Ouest et le Maghreb. C'est le cas quand la production locale d'oignons est déficitaire (le Maghreb souffre globalement de problème de stockage du produit) ou quand il y a une rupture dans l'approvisionnement en ail chinois. Cette origine est le concurrent principal des autres pays exportateurs. « Pratiquement 80 % de l'ail consommé dans le monde provient de Chine, souligne Patrick Flin, PDG de la société. Ce pays dispose d'un important potentiel et de coûts de production largement inférieurs à ceux rencontrés en Europe qui, de ce fait, ne peut pas le concurrencer. »

Du point de vue des condiments, l'Europe est séparée en deux

Au Sud, les pays méditerranéens ont une tradition dans la culture de l'ail alors qu'au Nord, elle n'existe pas. L'ail est vu comme un produit de grande consommation sans distinction. Cependant, les lignes sont en train de bouger. « On s'aperçoit que l'Italie commence à consommer de l'échalote, souligne Marc Fichel, responsable export. Et le regard sur le produit au Royaume-Uni est en train d'évoluer. Aujourd'hui, un acheteur britannique fait la différence entre un ail d'origine française ou chinoise, entre un ail blanc et les autres. Il y a une meilleure compréhension vis-à-vis du produit même si, du côté du prix, cela reste toujours compliqué ».

L'ail, produit sensible, demande de fournir toujours aux clients des informations concernant son stockage et sa conservation. « On constate que l'ail de Chine est en perte de notoriété ces derniers temps, précise Patrick Flin. De plus, celui d'Argentine, qui a toujours été vu comme une offre complémentaire sur la saison et non un véritable concurrent, est moins présent depuis trois-quatre ans sur les marchés. Il y a aujourd'hui une carte à jouer pour la France qui a la vocation de proposer des condiments haut de gamme, en qualité, en présentation, en marketing, afin de se différencier de l'échalote de semis néerlandaise ou de l'ail chinois premier prix. »

Cependant, un tel potentiel de développement reste tributaire de problèmes plus généraux. Le marché des condiments en France étant caractérisé par une ambiguïté économique : des prix en baisse alors que la qualité augmente. Et pour ce qui concerne spécifiquement l'ail, l'atomisation forte de la production, pour un tonnage global humble face à d'autres origines, est aussi un critère à prendre en compte.

Les plus lus

<em class="placeholder">De ses propres mots, Jean-Marc Jancovici s’est fait « un peu taquin » face au public qui comptait notamment des maraîchers.</em>
Congrès Légumes de France : « Sans la mondialisation, vous ne pourriez pas faire votre boulot », lance Jean-Marc Jancovici

Invité à animer une conférence lors du congrès Légumes de France, le 5 décembre à Arras, l’expert Jean-Marc Jancovici a…

Maraîchage en région nantaise : l’automne trop doux génère une crise

Comme d’autres régions, le maraîchage nantais connaît une forte crise liée à l’automne trop doux qui a entraîné l’accélération…

<em class="placeholder">Régis Aubenas, producteur de nectarines et abricots dans la Drôme, président de l&#039;association Fruits Plus et élu à la chambre d&#039;agriculture de la Drôme. </em>
Arboriculture dans la Drôme : la reprise des expérimentations de la Sefra s’organise
La liquidation de la station expérimentale fruits Rhône-Alpes (Sefra), en juillet 2025, était « inévitable » selon…
<em class="placeholder">Un champ de chou-fleur en Bretagne.</em>
Crise sur les légumes d’hiver : « Il faut que toute la filière fasse de la pédagogie sur le vrai prix des légumes »

La météo très douce, qui a accéléré les cycles de production tout en limitant la consommation, entraîne une crise sans…

<em class="placeholder">Feuilles de pêcher atteintes par la cloque.</em>
Face à la cloque du pêcher, une stratégie de protection alternative efficace mais contraignante
Dans le cadre de son évaluation variétale pêche-nectarine en bas intrants phytosanitaires, la station SudExpé livre les résultats…
[Vidéo] Rentabilité : « Mon meilleur investissement sur mon exploitation maraîchère est un buggy »

Anthony Thollet, maraîcher à Rontalon dans le Rhône, a acheté un buggy. Il s’en sert tellement souvent qu’il estime qu’il s’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes