Fruits rouges - Nouvelles variétés
La framboise intéresse les éditeurs de variétés
Depuis trois ans, de nouvelles variétés de framboises sont proposées aux producteurs. De gros calibre et de meilleure tenue, elles sont adaptées à toute la filière.



Les surfaces de framboises diminuent encore en France. Selon un recensement provisoire du bureau de statistique du ministère de l’Agriculture, cette baie est cultivée sur 658 ha en 2012, un chiffre en légère baisse par rapport à l’an passé (662 ha). La production totale de framboises serait de 3 000 t, dont 1 000 t pour la transformation selon ces mêmes sources. Six ans auparavant, la distribution et les transformateurs pouvaient compter sur 6 000 t de framboises. Les producteurs bénéficient depuis deux ou trois ans d’un renouvellement accru de variétés. Ainsi en 2013, le français Marionnet a sorti quatre nouveautés dont trois proviennent de ses propres croisements et une de sélection hollandaise. L’européen Planasa a présenté deux variétés en 2011 qui sont aujourd’hui en phase de développement. Toutes sont des variétés remontantes. Elles peuvent donc fructifier dès la première année d’implantation sur le bois d’un an.
Leurs souplesses de production intéressent le producteur au même titre que son gros calibre (7 ou 9 g au lieu de 5 à 6 g) qui permet de diminuer les coûts de main-d’œuvre. Elles séduisent aussi le distributeur pour leur bonne tenue et leur couleur rose.
« Il y a une dizaine d’années, ce créneau manquait cruellement de variétés, indique Bruno Loquet, du CTIFL. Les obtenteurs ont donc travaillé pour combler ce vide et aujourd’hui nous assistons à une offre très large. »
Apparition du concept de variétés club
Le premier éditeur qui s’est lancé dans cette voie est le californien Driscoll’s avec la variété Maravilla, inscrite en 2004 et produite en France depuis trois ans. L’éditeur américain a eu l’originalité de copier ce que font les pépiniéristes en pommes avec le concept d’intégration et de variétés club. Un contrat lie l’éditeur avec le producteur et aussi, dans certains cas, avec des grossistes.
Chez Driscoll’s, la démarche est plus poussée que pour les pommes puisqu’il intervient jusqu’à la distribution du produit avec un bureau de vente basé aux Pays-Bas. Un seul producteur français, en Maine-et-Loire, a adhéré à ce système. Les framboises produites sont livrées chez des grossistes ou des GMS françaises. Des contrats sont passés avec Driscoll’s dans le monde entier, en Amérique (trois en Californie et deux au Mexique) et dans pratiquement tous les bassins de production européens et méditerranéens (trois au Portugal, deux au Maroc, deux en Grande-Bretagne, un en Espagne, Irlande, Allemagne, Belgique et Pays-Bas).
En mai 2012, Driscoll’s affirmait que « Les framboises Driscoll’s ont connu une croissance particulièrement forte dans toutes les filières aussi bien en Europe continentale qu’au Royaume-Uni et en Scandinavie. »
Reprise des essais de plants français
Ce succès ne laisse pas indifférent les autres éditeurs. Ainsi Planasa diffuse ses premières variétés remontantes de framboises, Adelita et Lupita, dont la sélection a démarré en 2005. Le sélectionneur espère créer un club de deux à cinq producteurs ou groupements de producteurs qui rétribueront le sélectionneur sous forme de royalties. Pour l’instant, la pépinière de Darbonne installée à Le Barp (Gironde) a été reconvertie en zone de production pour la framboise et l’asperge et figure ainsi parmi le premier producteur de ce club. Chez Planasa, la commercialisation est laissée aux producteurs : « Ce choix de variétés club, affirme Mathieu Marsais, directeur commercial France chez Planasa, permet de mieux contrôler la production très sujette aux contrefaçons. »
Ces variétés club, confidentielles, ne sont donc pas évaluées dans les réseaux classiques d’expérimentation comme le CTIFL. En dehors des nouveautés Marionnet, la création française de plants de framboisiers a repris avec l’Association pour la valorisation de la filière framboise (AVFF) qui entame un deuxième programme d’hybridations.
Le renouvellement variétal s’est effectué il y a une dizaine d’années. La variété Héritage, remontante, a cédé la place à Polka, la plus cultivée aujourd’hui. Cette variété polonaise plaît pour sa précocité et son goût. En non remontante, les variétés anciennes Meeker, américaine, et Tulameen, canadienne, sont toujours au goût du jour.