Production

La fraise française n'a pas d'autres alternatives que la qualité

La fraise était au cœur des débats le 13 février à la Fleuriaye à Carquefou (Loire-Atlantique). Le CTIFL avait invité une quinzaine de spécialistes pour parler qualité et perspectives de la fraise française. Tout d'abord, ce fruit délicat se porte mieux. Les volumes qui ont été divisés par deux en quinze ans sont repartis à la hausse depuis 2007 avec une meilleure valorisation. D'après le CTIFL, les consommateurs achètent plus de fraises depuis cinq ans (+ 5 %). La taille de clientèle pour Gariguette a même progressé de 30 %. La stratégie et les efforts des producteurs en termes de qualité commencent à porter leurs fruits dans un marché très concurrentiel. L'option de proposer des fraises franco-françaises comme Gariguette permet de se distinguer des fraises importées. Le calendrier de production s'étale désormais de mars à novembre grâce, notamment, à la diversité des modes de culture. Les surfaces en hors-sol par exemple ont été multipliées par quatre en dix ans. La production française s'insère dans un contexte favorable. La production mondiale a progressé à la fois en volume (+ 20 %) et en valeur (+ 40 %) en cinq ans pour atteindre respectivement 4,5 Mt et 1,8 Md€. Cependant Xavier Mas, président de l'AOPn Fraise, souligne : « Nous devons maintenir cette dynamique afin de pouvoir dégager des moyens pour la création variétale et les outils de production. » La distribution reste attentive aux démarches des producteurs. Benoît Dubus, acheteur chez Auchan, insiste sur les débuts de campagne : « La qualité des premières fraises françaises détermine le succès de la saison. Les producteurs ont encore un train d'avance face aux fraises importées mais les Espagnols progressent aussi dans le domaine. » La création variétale, dynamique en France, n'a pas encore trouvé de successeur à Gariguette. Des tentatives en rayon ont été effectuées chez Auchan. « Economiquement, Ciflo-rette aboutit aux mêmes résultats à condition d'être au même prix, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui », explique Benoît Dubus. A la demande de producteurs, l'acheteur d'Auchan répond sans ambages : « Si le coût d'un meuble réfrigéré permet de compenser les pertes en rayon, pourquoi pas ! »