Primeurs - Asperge

La fraîcheur et l’origine priment en asperges

• Landes : la production bénéficie de la locomotive IGP
Après avoir perdu 61 % de ses surfaces entre les deux recensements et 60 % des exploitations productrices, l’aspergeraie landaise regagne du terrain. Les raisons sont plurielles. Au niveau technique, la production s’intéresse au créneau précoce, plus rémunérateur, en lien avec la baisse de production d’asperges blanches chez le voisin espagnol. Surtout, l’IGP “Asperge des sables des Landes” (obtenue en 2005) monte en volumes et en image, avec cinquante-cinq producteurs engagés sous signe de qualité et plus de 1 650 t d’asperges IGP commercialisées en 2012 (1 800 t prévues cette année).
Point fort, la fraîcheur du produit. Evelyne Margariti souligne que, « dans les Landes, le sachet fraîcheur a détrôné la botte ». La présidente du Syndicat “Asperge des sables des Landes” insiste sur la politique volontariste des acteurs : l’asperge, mise au frais au plus tard dans les 4 heures, est de plus en plus proposée au consommateur en sachet fraîcheur (500 g et 1 kg). Ce conditionnement décolle, jusqu’à représenter les deux tiers des emballages unitaires en 2012 (contre 35 % l’année précédente). « C’est une demande des consommateurs », confirme-t-elle.
Pour la première fois, des sacs mis en place chez les distributeurs afficheront des informations simples, destinées directement aux consommateurs, avec un QR Code qui renvoie à une vidéo promotionnelle tournée sur la côte landaise, à Capbreton. Dans le cadre de la communication de la collective Qualité Landes qui regroupe sept filières de la gastronomie landaise sous signes officiels de qualité, l’asperge s’inscrit dans l’opération “street food”, qui veut « mettre en scène les produits landais dans la vie quotidienne des consommateurs ». Un hot-dog d’asperge des Sables des Landes sauce béarnaise figurera en deuxième quinzaine d’avril à la carte du jeune chef landais Julien Duboué (“Dans les Landes… mais à Paris”).
Dans la promotion de “7 produits 7 terroirs”, l’IGP “Asperges des sables des Landes” est mise en avant sur un rond-point stratégique, à Saint-Geours de Maremne. Elle bénéficie aussi d’un programme européen qui permettra d’intensifier le dispositif de promotion. Sont prévus des animations en magasins, des spots radio, des dégustations de produits. En région bordelaise, ces dégustations d’asperges seront proposées via camions itinérants. La Fête annuelle de l’asperge, le 1^er mai à Pontenx, au cœur de la zone de production, marquera le point d’orgue de la campagne. Dans le Sud-Ouest toujours, Prim’land élargit son offre d’asperges blanches et violettes à sa marque Sabline et souhaite doubler ses volumes commercialisés (100 t en 2012 en origine France et 100 t sous IGP de Navarre). Depuis fin mars, l’asperge Sabline origine France est présente sur les étals, l’IGP de Navarre suivra dès le 15 avril. Des partenariats pour compléter son offre avec d’autres régions françaises (Sud-Est et Val-de-Loire) sont envisagées.

• Pays de Loire : une tendance à la hausse
Comme la plupart des primeurs, les asperges accusent, cette année, un certain retard à la production. Il ne fallait pas attendre de volumes significatifs avant la deuxième quinzaine de mars pour la vallée de l’Authion. Les toutes premières asperges sont arrivées chez Fleuron d’Anjou la dernière semaine de mars. La coopérative angevine table cette année sur une production de 450 t (350 t la saison précédente), dont 50 t en asperges vertes. Pour ces dernières, un nouveau packaging : des barquettes flow pack seront lancées ce printemps. Fleuron d’Anjou et ses producteurs investissent régulièrement pour rester compétitifs. Une partie de la production, 2 ha, est implantée sous tunnel pour activer la précocité. Les dix-neuf exploitants ont un atelier de lavage et une chambre froide. La station est munie d’un calibrage électronique. Une nouvelle machine de récolte, automotrice, est en cours d’expérimentation. Sur les 72 ha d’asperges blanches, 15 ha sont des jeunes plantations, 21 ha sont prévus en plantation en 2013. La coopérative Cafpas annonce 300 t. Le secteur indépendant, environ 300 ha, fournirait près de 1 000 t. Selon le recensement de 2010, les Pays de Loire sont la cinquième région de production d’asperges avec 365 ha et 1 500 à 2 000 t, dont 10 t d’asperges vertes. Mise à part l’Alsace qui a vu ses surfaces progresser de 83 % en dix ans, les Pays de Loire en ont perdu relativement moins (18 %) que l’Aquitaine (54 %), le Languedoc (57 %) et le Centre (55 %). Et selon l’étude consommateur effectuée par Kantar Worldpanel en 2011, l’asperge préférée des Français est celle des Pays de Loire pour 22 % (panel de 399 individus). Une donnée non négligeable puisque 66 % des interrogés estiment que l’origine a toute son importance.

• Le sachet fraîcheur prend des parts de marché
Capel a choisi l’option sachet fraîcheur. « Le consommateur est réceptif car il voit le produit, souligne Guillaume Ruet, directeur de l’activité fruits et légumes de la coopérative. Nous commercialisons 30 à 40 % de notre production dans ce conditionnement. » Capel détient un potentiel de 300 t commercialisé sous la marque “Capel Quatre Saisons” pour les GMS et quelques volumes sous la marque “Ma Préférence” pour le réseau grossiste. La campagne commence généralement le 15 mars mais « fin mars, Arterris n’avait pas commencé la commercialisation », souligne Patrick Allard, chef de station. La coopérative qui produit 250 t à 60 % blanches et 40 % vertes commercialisées en totalité par l’Européenne Fruitière, en vrac en bottes. Au total, l’Européenne Fruitière commercialise environ 350 t, 100 t issues de producteurs indépendants, mais souligne Vincent Bousquet, consultant technique « je note une progression significative de la production de vertes. » Sur le plan commercial, ce volume est commercialisé sous la marque Priméale mais avec la mention origine Sud-Est ou Oc. Néanmoins pour les ventes de proximité, deux déclinaisons ont été réalisées : “Arterris, Art de la Terre” ou “Asperges Arterris pays Cathare” pour le département de l’Aude. Cette année, Cofruid’Oc se trouve dans le creux de la vague. « Les aspergeraies sont vieillissantes, peu renouvelées ou d’autres encore pas en production, déplore Didier Crabos, directeur de la coopérative. Nous sommes donc à la croisée des chemins en espérant un renouveau. » Cofruid’Oc, qui a démarré en semaine 13, disposera cette année d’un potentiel d’environ 200 tentre blanches/violettes et vertes. Dans les deux cas, la coopérative a choisi un positionnement haut de gamme : Célestine, la marque dominante, pour les blanches produites en Camargue et Sauvageonne pour les vertes. « Ce sont deux marques reconnues et nous ne demandons qu’à progresser car il y a de la place sur le marché pour des produits premium. »

• L’Alsace reprend son opération de mise en avant comme chaque année
Plus tardive que les autres régions, l’Alsace annonce comme chaque année qu’elle organisera une journée pour le lancement de sa campagne asperges le 23 avril. Déjà, l’Interprofession des f&l d’ Alsace (IFLA) annonçait qu’une campagne d’animation radio serait organisée à l’échelle régionale en même temps que des insertions presse pour mettre en avant la production locale d’asperges. En parallèle, l’IFLA mettra à disposition des restaurants partenaires des guides spécifiques asperges et des mises en avant pour les points de vente seront diffusées sur tout le territoire. L’année dernière, en juin, l’Association des producteurs d’asperges d’Alsace avait présenté les résultats d’une campagne portant sur leurs bienfaits santé de ce légume dans le cadre du programme nutrhi.net (Interreg). Les laboratoires du réseau scientifique nutrhi ont ainsi étudié les effets santé d’extraits d’asperge sur le cancer de l’intestin et sur l’obésité. Quant aux volumes de production prévus, l’Alsace annonce qu’ils devraient être similaires à la précédente campagne car aucune nouvelle plantation n’a pour l’heure été répertoriée.