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Etudes conso
La Fondation Louis Bonduelle se penche sur la consommation

Début juin, la Fondation organisait les 5e rencontres à la Faculté de médecine de Paris. Cette année, les orientations de consommation étaient à l’honneur. L’AFSSA et l’Inra en tête ont donné quelques éclairages intéressants.

« Nous essayons d’apporter notre pierre à l’édifice quant à la recherche sur les comportements alimentaires et la connaissance nutritionnelle », a lancé Christophe Bonduelle lors des dernières rencontres de la Fondation Louis Bonduelle à Paris début juin. « Nous espérons qu’elle paiera un jour ou l’autre et cela plus sûrement que de grandes campagnes médiatiques autour du message “5 fruits et légumes par jour”. Notre objectif, avant tout c’est de redonner du plaisir aux gens à consommer des fruits et légumes. Il nous faut donc adapter nos produits aux modes de vie des consommateurs et non pas l’inverse », a-t-il martelé. Cette année, la Fondation a décidé de récompenser, pour la première fois depuis son lancement, un jeune chercheur hors des frontières nationales et plus précisément, une Britannique, Megan Jarman. Etudiante chercheur, sa thèse porte sur les moyens d’améliorer le régime alimentaire des enfants issus de familles défavorisées. Son étude, que soutient la Fondation, évaluera ainsi l’impact de nouvelles interventions de sensibilisation au profit de mères dont les enfants sont âgés entre 2 et 4 ans. « La fondation a reçu vingt dossiers de candidature, énumère Serge Hercberg, président d’honneur de ces cinquièmes rencontres. Cette année, c’est un prix d’épidémiologie interventionnel, qui touche aussi les inégalités sociales. La ville de Southampton fait en effet partie des 100 villes les plus défavorisées du Royaume-Uni. Avec une enveloppe de 10 000 euros, Megan Jarman pourra recruter des personnes pour réaliser son étude et disséminer ses résultats de recherche. » Comme les précédentes études récompensées par la Fondation, les résultats de Megan Jarman seront présentés en 2012, lors des Rencontres annuelles de la Fondation Louis Bonduelle.
Hormis la remise du prix de recherche à un jeune chercheur, la Fondation Louis Bonduelle avait décidé, cette année, de faire le point sur la part des légumes dans l’alimentation des Français et des Européens. A la barre, Lionel Lafay de l’AFSSA présentait les résultats de l’étude INCA 2 et Pierre Combris, directeur de recherche à l’Inra, a établi les déterminants à la consommation de fruits et légumes en France. De son côté, Laura Fernandez, responsable scientifique d’Eufic (European Food information), a étendu le débat à la consommation européenne. Plus concrètement, on apprend que la consommation de légumes est plus que jamais tributaire de la région de consommation. En effet, au Sud, les Français consomment davantage de légumes qu’au Nord. Et comme les fruits, la consommation de légumes des enfants, comparée à celle des adultes, est largement inférieure, ce phénomène de régression se ressentant de génération en génération comme le soulignent depuis déjà quelques années certaines études réalisées par l’équipe de Pascale Hébel au Credoc.

Week-end, semaine, saison, région… influent sur la consommation de f&l
Malgré cette diminution de consommation générationnelle, « le nombre de petits consommateurs de fruits et légumes (inférieur à 400 g par jour) a régressé de 3 %, note ainsi Lionel Lafay, responsable de l’unité d’observatoire des consommations alimentaires à l’AFSSA. Mais si la consommation de légumes demeure inférieure aux recommandations – et plus particulièrement chez les enfants , on note un nombre de facteurs susceptibles de modifier la consommation assez important. Ainsi, le week-end, les adultes mangent plus de légumes que la semaine alors que les enfants ont davantage l’occasion d’en manger en dehors des repas pris à la maison. »
Et plus que jamais, on note que le niveau d’éducation des parents influe fortement sur la consommation de légumes par les enfants. De son côté, Pierre Combris ajoute, « si nous augmentons les revenus de 10 %, la consommation de fruits augmente de 9 % mais ce n’est pas vrai pour les légumes dont la sensibilité de consommation liée au prix est beaucoup plus faible. On note ainsi que les différences de revenus jouent moins que l’âge sur une augmentation de consommation. Quant à l’achat de conserves, on note qu’elle n’a pas véritablement de lien social et cela se ressent encore plus dans le cas des légumes surgelés, où la consommation n’est ni liée à l’éducation ni aux revenus. »

Ne pas attendre des Français qu’ils fassent des efforts, mais innover
Pour autant et comme l’avaient déjà montré les travaux du Credoc, on note clairement que les fruits et légumes sont le groupe d’aliments dont le niveau de consommation apparaît le plus lié au statut économique des ménages et sont devenus de véritables “marqueurs sociaux”. Alors, pour doper la consommation de légumes, Pierre Combris confirme le discours de Christophe Bonduelle : « Pour augmenter la consommation de légumes, il faut qu’ils soient adaptés aux habitudes de consommation des Français et ne pas attendre des Français qu’ils fassent des efforts de consommation. » En clair, innover plutôt que de marteler des messages de santé publique. Le “5 par jour” est en effet connu par la majorité des Français, mais il n’a que peu d’impact sur la consommation. Et Lionel Lafay d’ajouter : « S’il est essentiel de tenir compte de tous les facteurs socio-éducatifs, géographiques, climatiques, la période dans la semaine est tout aussi primordiale pour engager de nouvelles campagnes de promotion de consommation de légumes. »
Hormis la présentation de ces études, la Fondation Bonduelle avait invité l’association “Les sens du goût”, dont les programmes de sensibilisation dans le Nord-Pas-de-Calais sont soutenus par la Fondation. Leur objectif, changer le regard porté sur l’alimentation pour que les enfants et les personnes défavorisées se réapproprient les sensations de plaisir à manger, le savoir alimentaire afin d’améliorer l’attention portée à l’aliment et à soi-même. « L’alimentation est un lien social, elle structure une personne, une famille, une société et, plus loin, elle est au centre de toutes nos préoccupations qu’elles soient agricoles, environnementales, politiques, sociales… », a soulevé Danielle Potrel, fondatrice de l’association. Grâce à ce soutien, l’association mène en ce moment une étude prospective avec l’Institut Pasteur de Lille intitulée, Sensored, auprès de jeunes enfants des classes de 6e dans la région. Plus loin encore, la Fondation soutient trois programmes éducatifs alimentaires en Italie “Orto in Condotta” dédiés aux enfants de 6 à 14 ans. Car l’un des critères fondamentaux du développement de la consommation de légumes passe forcément par l’éducation alimentaire des plus jeunes.

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