Bouches-du-Rhône
La FNSEA poursuit ses visites sur le terrain pour renouer avec les producteurs
Les dirigeants du principal syndicat agricole se sont à nouveau rendus dans un département du Sud. Même face à la crise, l’unité de la production reste un combat.
La FNSEA et les syndicats spécialisés continuent leur tournée de rencontre dans les départements producteurs de fruits et légumes touchés par la crise. La semaine dernière Jean-Bernard Bayard, secrétaire général adjoint de la FNSEA, Bruno Dupont, président de la FNPF, et Jean-Paul Douillard, vice-président de Légumes de France, étaient dans les Bouches-du-Rhône à la rencontre d’élus, producteurs et responsables professionnels. Une fois de plus, les critiques n’ont pas été dissimulées à l’encontre de la fédération nationale, occupée à gérer la crise du lait au détriment des f&l. C’est Bruno Dupont qui a porté l’estocade : « Cet été, les f&l ont été oubliés. Il est indispensable d’ouvrir une nouvelle politique agricole où ils seraient plus présents afin de recréer de nouveaux équilibres entre les différentes filières. » Une attaque à laquelle Jean-Bernard Bayard a répondu avec des propos rassurants : « La politique agricole telle qu’on l’a connue est terminée. Nous souhaitons retrouver de nouvelles bases. Au sein de la FNSEA, certaines filières travaillent sur des positions d’acquis. Il est temps de les remettre en question. Je ne nierai pas que le débat interne est chaud. Mais la crise que les f&l ont connue cet été est une question sur laquelle la FNSEA souhaite rebondir. » Hormis les luttes intestines, une partie de la rencontre a porté sur les distorsions de concurrence liée aux coûts de main-d’œuvre. « Nous ne demandons pas une baisse du SMIC, a précisé Bruno Dupont. Nous demandons seulement la prise en charge de 3 €/heure par les Pouvoirs publics. Sur ce point, il faut convenir que c’est la première fois qu’un ministre prend le sujet à bras-le-corps, ce qui veut dire que quelque chose ne va pas bien en France. Il s’agit maintenant de trouver une réponse eurocompatible, et nous appelons tous les élus à travailler sur une solution franco-française. » Sur la question de l’assurance-crédit à l’export, Bruno Dupont est très prudent : « C’est une bonne chose qui peut aider les producteurs mais il faudra moraliser les pratiques. Je ne conçois pas qu’un importateur exportateur bénéficie d’aide tout en faisant du business sur des produits venus d’ailleurs. » Plus localement, le président de la commission agricole du Conseil général 13 a rencontré la semaine dernière Christian Frémont, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, pour lui transmettre « un message plus départemental que national », a précisé Claude Rossignol président de la FDSEA 13, et ce sera le tour de la FDSEA 84 d’être reçue à l’Elysée cette semaine. C’est ce que l’on appelle mener bataille en ordre (dé) rangé.