D’une semaine à l’autre
La FNPF demande le coef’ pour la pomme et un plan de cessation d’activité pour l’arboriculture
La première SIPMM a été officiellement créée la semaine dernière. Mais les nuages s’amoncellent sur la filière. La pomme connaît une de ses plus graves crises.

Création de la SIPMM melon
C’est donc le 2 décembre 2009 que la première SIPMM (Section interprofessionnelle de première mise en marché). Issue de la dernière réforme de l’OCM fruits et légumes, la SIPMM permet à l’amont d’une production de s’organiser dans le cadre interprofessionnel. La filière melon française était depuis longtemps demandeuse d’un tel outil. Dès 2006, la section nationale melon, qui ne représentait que 20 à 25 % de la production, s’était rapprochée des producteurs “non organisés” pour créer la Commission interprofessionnelle nationale melon. Cette commission a évolué en janvier 2009 en Association interprofessionnelle melon pour se transformer en SIPMM, après l’accord du Conseil d’administration d’Interfel. Président de l’interprofession, Gilles Vignaud a tenu à rappeler « l’enjeu important de la relation des SIPMM avec Interfel ». Cette SIPMM va permettre aux opérateurs en melon d’« être plus forts pour aborder la nouvelle gouvernance de la filière fruits et légumes », a souligné Bernard Borredon, coprésident, avec Bernard Chiron, de la section.
La SIPMM melon est composée de quatre familles professionnelles : Aneefel, représentée par Bernard Chiron, Légumes de France (Philippe Delafond), Felcoop (Jérôme Jausseran) et Fedecom (Bernard Borredon). Elle tenait son premier séminaire ce lundi 7 décembre à Toulouse.
La pomme française en crise
Mardi, l’Association nationale pommes poires (ANPP) dénonce la “provocation” de certaines enseignes qui proposent des pommes françaises de première catégorie à 0,65 € le kilo. « Ces prix anormalement bas sont l’illustration d’une démarche commerciale démagogique et irresponsable », écrit l’ANPP. L’Association des OP pommes et poires poursuivait par une demande de dialogue : « Les arboriculteurs veulent aujourd’hui un vrai dialogue avec les distributeurs pour assurer une poursuite de la campagne de commercialisation dans des conditions durables pour la filière pomme française. » Mais la crise s’est aggravée et vendredi la FNPF demandait officiellement l’instauration du coefficient multiplicateur pour la pomme. « La pomme a cru dans le dialogue interprofessionnel », écrit Bruno Dupont au ministre de l’Agriculture. Au cours de deux réunions, les représentants de l’ANPP « ont présenté leur plan stratégique qui devait contribuer » à sortir de la crise. « La FNPF ne peut que faire le constat et déplorer que rien n’y a fait. […] La crise est durablement installée. » Dans sa lettre, le président de la FNPF demande au ministre de l’Agriculture de déclencher « dans les plus brefs délais » le coefficient multiplicateur pour la pomme.
La FNPF demande un plan de cessation d’activité
Au-delà de la pomme, c’est l’ensemble de la filière arboricole qui connaît une très grave crise. « Les dépôts de bilan, liquidations judiciaires, arrachages et licenciements seront nombreux », écrit Bruno Dupont à Bruno Le Maire. La FNPF demande au ministre « de mettre en place un conséquent plan financier de soutien à la cessation d’activité. » Ce plan pourrait comporter plusieurs volets, dont un volet arrachage, indique la Fédération. Dans certains départements, la disparition d’exploitations et de vergers pourrait atteindre 25 %.