La filière répond ouvertement aux accusations
Les réactions à l'étude de Familles Rurales du 13 août n'ont pas tardé. La filière s'indigne et la distribution, pointée du doigt, joue la carte de la transparence.
Le niveau de qualité élevé des produits français explique en partie la différence de prix avec des produits étrangers.
Suite à la publication de l'étude de l'association Familles Rurales analysant le prix des f&l (cf. fld hebdo du 21 août 2013), la filière a rapidement réagi. La FNPF et Légumes de France ont ainsi déclaré que « si surveiller et observer est à la portée de tous, analyser dans toutes ses dimensions et conséquences ne l'est pas ». L'étude de Familles Rurales, qui avait conclu à une augmentation de 14 % du prix des fruits et de 17 % pour celui des légumes, serait incomplète, notamment parce que les conditions climatiques de 2013 et le retard en production qui en découle empêchent toute comparaison pertinente avec 2012. De plus, le niveau de qualité élevé des produits français et les conditions fiscales et socio-environnementales plus contraignantes dans notre pays expliquent la différence de prix avec des produits étrangers. Interfel avait répondu de même en soulignant qu'au-delà « d'afficher des augmentations ou des baisses de prix, il est important d'expliquer aux consommateurs ces variations régulières ». L'association rappelle aussi que « les f&l frais coûtent en moyenne 2 à 3 E/kg, soit l'un des produits alimentaires le moins onéreux. Si le pourcentage d'augmentation peut sembler important, cela reste limité en valeur absolue. » La FNPF et Légumes de France mettent en garde Familles Rurales « dont la communication, parce qu'incomplète, pourrait conduire à l'accélération de la baisse du nombre d'exploitations f&l françaises ». Ce débat des prix a également fait réagir le monde politique, dont André Chassaigne, député du Front de Gauche, qui dénonce que « sous le prétexte de mauvaises conditions climatiques se cachent en réalité des stratégies de croissance des marges de la part des distributeurs. » Le Modef acquiesce. « Cet été les prix ont flambé, mais à qui cette hausse a profité ? » s'interroge Raymond Girardi, secrétaire général du Modef. Face à ces accusa-tions, la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) a affirmé que la marge nette du rayon f&l est de 0,6 %, chiffre qui serait confirmé par l'Observatoire de la formation des prix et des marges. Les enseignes ont en effet un certain nombre de charges incompressibles qui doivent être prises en compte (personnel, logistique, taxes). Pour la FCD, la filière doit se « concentrer sur l'offre et la qualité des produits plutôt que sur de faux débats ».