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Sud-Ouest
La filière pruneau d’Agen à la reconquête de sa compétitivité

La journée de la Prune, le 24 janvier à Vileneuve-sur-Lot, était placée sous le signe de la compétitivité. Parmi les pistes étudiées, le rajeunissement du verger serait d’actualité.

 La reconquête de la compétitivité pour la filière pruneau passera par le rajeunissement du verger et l’abaissement des coûts de revient, dont celui du séchage. Jacques Pomiès, président du BIP (Bureau interprofessionnel du pruneau), s’est adressé à une assemblée studieuse, inquiète de son avenir, mais attentive aux propositions. Le rajeunissement du verger sera possible grâce aux nouvelles techniques de conduite qui mèneront notamment à la densification des plantations avec un nombre d’arbres à l’hectare supérieur à celui du verger traditionnel. « On a conclu cette analyse sur l’état des lieux du verger. Cette réflexion a été bâtie sur une analyse financière des vergers existants dont on peut démontrer la rentabilité. On propose à ceux qui veulent continuer à produire du pruneau d’Agen de rajeunir leurs vergers avec les nouvelles techniques de conduite. Le cheminement, c’est celui de le densifier, de l’irriguer, etc. », explique Jacques Pomiès. Mais au bout de cette réflexion, les responsables professionnels du pruneau souhaitent que les partenaires financiers contribuent à l’accompagnement de ce plan de reconquête. « Il faut que les banques nous aident à rajeunir notre verger avec des financements qui devront être adaptés à des retours d’investissement à cinq ans, comme en production fruitière. » Un verger de prunes d’Ente nouvelle génération nécessite un investissement de 20 000 €/ha. Pour retrouver de la compétitivité il faut aussi que les producteurs divisent par deux les coûts de séchage dans les cinq ans à venir. Il s’agira notamment d’améliorer l’existant en isolant les fours, en mettant des échangeurs air-air, et en modifiant l’organisation du séchage. « Cette organisation peut nous permettre de passer de deux semaines actives de séchage pour nous amener jusqu’à sept semaines sans perdre en qualité de produit. C’est le phénomène de l’écrasement des charges de structure, l’optimisation par la mutualisation », reprend Jacques Pomiès. Les coûts de revient du séchage vont de 0,40 €/kg jusqu’à 0,80 €/kg sur un prix moyen payé au producteur de 1,20 €/kg (hors aide Pac).
Dans ce nouveau schéma, les professionnels souhaitent que les entreprises de transformation s’engagent à prendre en charge et à valoriser la récolte des producteurs. « S’agissant de l’aide Pac, le budget européen n’étant pas encore fixé, on ne peut pas se prononcer. Mais quel que soit ce budget, notre demande va dans le sens d’un schéma de convergence des aides pour qu’une partie d’entre elles soit recouplée et favorise le développement de la qualité », explique Jacques Pomiès. De fait, les producteurs seront obligés d’accepter les aides à l’hectare via le DPU, mais la différence, c’est-à-dire le manque à gagner entre le DPU et ce que les producteurs reçoivent aujourd’hui, devra être payé par la qualité, notamment le calibre des fruits. La profession pourra ainsi s’appuyer sur les volumes éligibles à l’IGP. Mais pour y arriver, il lui faudra prendre le bon virage, celui du plan de reconquête.

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