Champignon de couche
La filière menacée par la concurrence étrangère
Les mauvaises nouvelles s’amoncellent sur la filière champignon de couche. L’interprofession (Anicc) tenait son Assemblée générale récemment et son président Didier Motte ne cachait pas son inquiétude.
Premier coup dur en provenance de Bruxelles : le dossier pour une campagne de promotion européenne déposé conjointement par la France, la Belgique et les Pays-Bas a été rejeté. Motif : il a été jugé « trop communautaire » par les services de la Commission.
Deuxième coup dur, toujours de Bruxelles : la fin de la norme de commercialisation le 1 er juillet prochain. Cette décision est jugée déstabilisante pour la filière d’autant que les fraudes à l’importation se multiplient. Dernière affaire en date, une suspicion de détournement du contingent tarifaire sur le champignon chinois : 22 000 t de “champignons au vinaigre” seraient rentrées en Europe par le port de Naples (le contingent chinois est de 65 000 t). Autre motif d’inquiétude : la concurrence polonaise a été aggravée par la dévaluation du zloty de 40 % à l’automne dernier et par la baisse de la consommation en Europe. « J’ai rarement rencontré autant d’inquiétudes vis-à-vis de la Pologne qu’en ce moment », a constaté Didier Motte.
La filière française est-elle menacée de disparition ? La question peut se poser : il y avait 377 champignonnistes en 1970, 238 en 1990, 108 en 2000. Ils sont 58 aujourd’hui.