Israël
La filière fruits et légumes compose avec la pénurie d’eau pour les cultures
La gestion de l’eau est vécue comme un élément crucial pour l’agriculture israélienne. Deux projets d’usine de dessalinisation sont en cours en Galilée et dans le Sud du pays.
Tout comme près de la moitié des pays dans le monde, Israël doit composer avec la pénurie d’eau qui frappe structurellement le pays. La gestion de l’eau est donc un élément crucial pour l’agriculture du pays. Hormis le fameux système de goutte-à-goutte, les producteurs tablent aujourd’hui sur l’utilisation d’eau purifiée. Ainsi, en Galilée, dans le kibboutz MishMarot, situé à 70 km de la mer dans la bande d’Haïfa, les producteurs s’intéressent de près à l’usine de dessalinisation en construction dans la région qui devrait offrir 200 millions de mètres cubes d’eau par an en 2012 (50 % de cette capacité dès l’année prochaine). Elle s’ajouterait à celle d’Ashkelon (18 millions de mètres cubes) alors qu’un projet similaire est en cours dans le Sud du pays. L’avantage serait de disposer d’eau sans sel, ce qui serait bénéfique pour la culture des avocatiers, très sensibles. Autre exemple, le kibboutz Rosh HaNikra, dans la région du lac de Tibériade, est spécialisé dans la culture d’avocats et d’agrumes (pamplemousse Sweetie en particulier et en développement pour la variété d’orange OR). La région reçoit entre 650 mm et 700 mm d’eau par an mais mal répartis. L’année a été plutôt délicate pour les productions. Ce n’est que vers février que les producteurs, qui voyaient se profiler quotas et arrachage de vergers, ont pu profiter d’importantes précipitations. Rosh HaNikra est propriétaire d’un réservoir d’eau, avec le conseil régional et la coopérative qui offre une eau de niveau 2 (réservoir). L’année prochaine, des aménagements devraient permettre d’obtenir une eau de niveau 3 (sans bactéries, avec des niveaux acceptables de matière organique – nitrate, potassium). L’affranchissement de la contrainte de l’eau passe aussi par la recherche variétale. Au niveau de l’Institut Vulcani, des travaux sont en cours pour développer des fruits peu demandeurs d’eau mais c’est surtout sur les techniques de conduite que l’essentiel des efforts se porte.