Normalisation
La filière française peine à se mobiliser contre la décision bruxelloise
Plus d’une semaine après la suppression de 26 des 36 normes de commercialisation, la France, qui a voté contre, a du mal à se faire entendre.
Encore sous le coup de la décision bruxelloise de supprimer 26 normes de commercialisation de f&l (cf. fld hebdo du 18 novembre), la filière tente de réagir… en ordre dispersé. Felcoop a publié un communiqué commun avec les coopératives espagnoles et italiennes. Les coop de fruits et légumes dénoncent l’attitude de la Commission qui « a privilégié ses propres intérêts […] ainsi que ceux de la distribution. La disparition des normes va nuire à tous les acteurs de la filière et va faciliter la prolifération et la propagation de normes privées ». Un point de vue partagé par Gilles Vignaud. Dans une déclaration à Fld, le président d’Interfel redoute « les effets pervers » de la réforme « car il va y avoir un transfert de responsabilité sur les entreprises de l’aval ». « Nous sommes en train d’approfondir l’expertise sur ces questions sachant que les enjeux sont d’importance », poursuit Gilles Vignaud qui relève également des points positifs : « Il y aura évidemment des effets positifs sur la notion d’écart de triage pour les producteurs de fruits et de légumes, il y aura donc une garantie d’un meilleur équilibre des cours. » Enfin, Gilles Vignaud reconnaît qu’Interfel sera « obligée de réviser les accords interprofessionnels ». L’interprofession a jusqu’au 31 décembre pour donner son avis sur la décision bruxelloise.
Côté gouvernement français, on avoue, à mots couverts, son impuissance. Plusieurs problèmes concrets vont se poser à partir du 31 juin prochain. Le SNM reconnaît qu’il ne sait pas comment il va pouvoir établir les cotations des 26 produits qui ont perdu leurs normes. Autre préoccupation pour la rue de Varenne : comment donner la réplique à la Commission qui sur ce dossier semble avoir gagné la bataille de la communication.
Autre question qui reste en suspens : l’impact de la fin des normes sur la transformation. Pour les observateurs, il est encore trop tôt pour en mesurer les conséquences. Tout au plus concède-t-on que cela peut poser des problèmes les années de faibles productions.