Légumes transformés
La filière française craint des distorsions de concurrence
Les producteurs et industriels de la filière ont fait part de leur inquiétude face aux futures mesures européennes concernant les DPU et au retrait de certaines matières actives.
La semaine dernière, pour la première fois, l’ensemble de la filière légumes transformés s’est retrouvé à Paris. Cette journée dédiée aux légumes en conserves et surgelés a ainsi permis de faire le point sur la campagne et de délivrer un message clair sur plusieurs dossiers sensibles.
A commencer par la possible abrogation de l’article 51 du règlement PAC concernant les DPU pour les fruits et légumes. « Bien que notre secteur soit performant, soulignait Alain Morice, le président du Cénaldi regroupant les organisations de producteurs, l’absence de DPU constituerait une distorsion de concurrence insupportable pour les producteurs historiques de légumes d’industrie, pouvant atteindre jusqu’à 20 % du chiffre d’affaires sur des cultures stratégiques dans notre secteur. L’article 51 doit être soit maintenu, soit supprimé, mais il ne doit pas y avoir de demi-mesure », a martelé Alain Morice. Une demande confirmée par Pierre Sifflet, le président de la FIAC, la fédération des industriels d’aliments en conserve. Soulignant par ailleurs que la production de conserves avait atteint son niveau le plus bas depuis 2001 et ce malgré la multiplication des informations en faveur de la consommation des fruits et légumes (PNNS).
Autre sujet préoccupant : la protection des cultures. « Si le retrait du marché de certaines matières actives n’est pas contestable, a indiqué Alain Morice, il n’est pas acceptable qu’un traitement sans discernement de ce dossier conduise à une impossibilité de couvrir les principaux risques phytosanitaires de nos cultures. Ce serait une attitude suicidaire qui remettrait en cause le maintien des productions légumières en France. »
Légère reprise des surfaces de légumes destinés à l’industrie
Au sujet de la préférence communautaire, Alain Morice estime qu’il serait souhaitable de renforcer les moyens de contrôle du respect des règles européennes pour les produits issus de pays tiers, en particulier le respect des normes sanitaires sur le produit fini et les conditions de production dans les pays d’origine.
Quant au bilan de campagne, les surfaces de légumes destinés à l’industrie, en diminution croissante depuis trois ans, ont connu une légère reprise en 2006 avec 68 500 ha de légumes semés. Et les prévisions pour 2007 font état d’une hausse de l’emblavement qui devrait se poursuivre, les volumes produits atteindraient ainsi les 905 000 t.
Au sujet de la consommation des ménages, les achats se sont fortement orientés vers la grande distribution (hypermarchés et supermarchés) et ont régressé dans le hard-discount. La conserve reste de toute évidence un marché très lourd qui a baissé en volumes en 2006 (- 2,5 %), tandis que les ventes ont progressé et conservent leur dynamisme en surgelé (+ 2,5 %).