Grève des ports
La filière fait preuve de pragmatisme face au conflit
Une fois de plus, une fois de trop : la grève des ports français suscite de fortes réactions de la part des opérateurs de la filière, qui se tournent vers d’autres places pour assurer leur activité.
Depuis le 21 janvier, les principaux ports français sont une nouvelle fois bloqués par un mouvement de grève en raison de la remise en cause de la pénibilité des métiers de dockers et de grutiers. Le mouvement a été particulièrement suivi sur Le Havre, Nantes Saint-Nazaire et Marseille. La place de Dunkerque n’a été en grève que jeudi 20 janvier. C’est la grève de trop pour la filière pomme française. L’Association Nationale Pommes-Poires (ANPP) a vigoureusement réagi face à une situation qui entrave les exportations de pommes. « Sur le plan logistique, il y a urgence. Et sur le plan économique, la situation n’est pas tenable. Sans déblocage immédiat, c’est la fin de la campagne de commercialisation des pommes françaises sur les pays tiers qui provoquera un grave déséquilibre de l’ensemble du marché, s’est insurgé en fin de semaine dernière Daniel Sauvaitre, président de l’ANPP. La prise en charge de chaque conteneur s’élève à 1 000 € HT ! Pour les conteneurs réfrigérés, la facture s’allonge. Connectés à une source d’énergie, chaque jour qui passe coûte en plus 150 € HT par jour et par conteneur. »
Les risques d’encombrement du marché français sont aussi stigmatisés. Jacques Pfister, président de la CCI Marseille Provence, présentant ses vœux à la presse le 21 janvier, a aussi été virulent : « Plus le temps passe, plus il est clair que le port de Marseille va dans le mur. » Du côté des importateurs, on est tout aussi mécontent de la situation. Les opérateurs ont développé un vrai sentiment d’exaspération et expriment aussi leur perplexité face à l’attitude des Pouvoirs publics, taxés d’indifférence. Il est vrai que la grève impacte fortement sur les campagnes d’importation en cours, en particulier, à cette époque, celle du litchi qui pourrait enregistrer un retard.
Cependant, l’heure est au pragmatisme dans la filière. Les importateurs sont désormais habitués et gèrent le problème en détournant les flux vers d’autres ports, Anvers, Rotterdam ou encore Barcelone. Les répercussions se font aussi sentir sur le trafic trans-Manche, les transporteurs se tournant vers Eurotunnel. Une réunion des cadres CGT est prévue ce mardi pour décider de la poursuite du conflit. Les dernières informations laissent à penser que celui-ci est appelé à durer.