Pas-de-Calais
La filière défend “son” labo de Loos-en-Gohelle
La filière pommes de terre de Nord-Picardie s’oppose au départ des quinze ingénieurs et techniciens basés à la station SRPV de Loos-en-Gohelle à la DRAF de Lille.
Les représentants de l’UNPT, du CNIPT, du Gappi et de McCain viennent de faire savoir lors d’une conférence de presse organisée le 23 octobre qu’ils s’opposaient à une décision prise par Jean-Michel Bérard, Préfet de la Région Nord-Pas-de-Calais : celui-ci vient de les informer officiellement du transfert des quinze ingénieurs et techniciens basés à la station SRPV de Loos-en-Gohelle dans le cadre des économies d’échelle résultantes de la révision générale des politiques publiques (RGPP). Ils sont soutenus par les élus locaux (députés, conseillers régionaux, et président de la communauté d’Agglomération Lens-Liévin) ainsi que par Jean-François Caron, conseiller régional (Verts) et maire de Loos-en-Gohelle qui a pris l’initiative de cette rencontre avec la presse. Le dossier circulait discrètement depuis le début de l’été entre élus, professionnels et Sophie Bouyer, directrice de la DRAF, mais le courrier du Préfet vient de déclencher la colère des professionnels et des élus locaux. Ces derniers parlent d’« absence totale de concertation », et de « décisions non explicitées et non fondées ». Le laboratoire régional du Service de la Protection des Végétaux a été créé en 1985. Il regroupait les avertissements agricoles, les analyses, la délivrance des certificats phytosanitaires à l’import et l’export, les inspections et les expérimentations. Depuis, de nouvelles activités se sont greffées : création de la station d’études sur les luttes biologiques (1994), création de la Fredec (aujourd’hui Fredon) et enfin création du laboratoire de phytopathologie en 1998. Il a permis d’accroître l’audience de ce pôle d’expertises en dehors des frontières nationales, notamment grâce à ses compétences sur les maladies de quarantaine. Depuis l’annonce en 2006 du désengagement de l’Etat des laboratoires régionaux de la protection des végétaux, les professionnels ont beaucoup travaillé au maintien d’un outil qu’ils considèrent comme irremplaçable et qui permet notamment de préserver la France d’une infestation éventuelle des maladies de quarantaine ou qui facilite les importations et exportations. La nouvelle organisation du site acquise définitivement en mars 2010 s’appuie désormais sur le Conseil Régional et sur IPL Santé-Environnement Durable, filiale de l’Institut Pasteur de Lille. La décision de l’Etat vient aujourd’hui remettre en cause cette synergie préservée des équipes pluridisciplinaires basées à Loos-en-Gohelle. Certains se demandent même si un tel transfert ne vise pas uniquement à occuper des bureaux lillois laissés vides par la création des nouveaux services de l’Etat en Région !