Observatoire de la formation des prix et des marges
La filière a joué le rôle d'amortisseur face à l'augmentation des cours et prix agricoles
Les parties prenantes du rapport se sont félicitées du travail accompli et de la publication des marges nettes de la grande distribution qui plaide pour une plus grande transparence.
Les consommateurs français sont moins soumis à l'instabilité des prix et des cours agricoles qu'en Allemagne.
Le 3e rapport de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, porté par Philippe Chalmin son président, a été rendu public le 4 décembre. Issu d'un an de travail avec l'ensemble des acteurs de la filière, il a cette année élargi ses champs d'investigation et le calcul de la marge nette de la grande distribution, introduite en 2012, a été affiné. Première conclusion de cette étude : le produit agricole, la “matière première”, ne constitue qu'une part très faible du prix à la consommation, même pour des produits peu ou pas transformés comme les f&l qui représentent seulement 50 % du prix. Autre enseignement : « L'année 2012 s'est caractérisée par une forte flambée sur les marchés agricoles, tandis qu'en parallèle les prix consommateurs sont restés relativement stables, explique Philippe Chal-min. Les filières agro-industrielles ont bien joué un rôle d'amortisseur. » Le rapport observe ainsi une marge nette des distributeurs stable, voire en baisse. Concernant les f&l, elle a été quasi nulle, à 0,9 % en 2012 contre 0,7 % en 2011. « Au final, c'est le consommateur qui s'en est le mieux sorti. L'extrême concurrence entre les GMS entraîne une stabilité des prix consommateurs. Mais nous sommes à la limite de l'exercice pour l'amont de la filière, soumise à une forte hausse des coûts intermédiaires. On ne peut plus vivre sur le mythe du prix bas », souligne le président en évoquant une situation différente chez nos voisins, notamment en Allemagne où le consommateur est plus exposé à la fluctuation des prix. Ce rapport, qui vise à plus de transparence mais aussi à plus de confiance dans les relations entre les différents maillons de la filière, a été adopté à l'unanimité par l'ensemble des parties prenantes. Le jour même de sa parution, la FNSES, via un communiqué, se félicitait « du travail réalisé qui contribue à apporter de la transparence dans la chaîne alimentaire du producteur au consommateur », tandis que la FCD indiquait vouloir poursuivre « ce travail de transparence avec l'Observatoire » tout en « regrettant que les grandes industries agroalimentaires continuent de refuser la publication de leurs marges nettes en France ».