La Ferme du Châtaignier se lance dans la transformation
Construire l’économie d’une exploitation autour de la châtaigne, c’est le choix de Michel Grange qui mène, avec son épouse, une châtaigneraie d’une trentaine d’hectares à Lamastre en Ardèche. De la production à la transformation et la commercialisation, le système est autarcique. “Travailler sur une seule espèce est un choix qui peut être risqué, comme l’an dernier où nous n’avons récolté que 30 % des volumes. En revanche, il accorde une meilleure maîtrise de toutes les opérations et dans ce sens, c’est réaliste.” Michel Grange produit 40 t de châtaignes par an, soit une vingtaine de variétés, après avoir abandonné la cerise implantée sur l’exploitation, en 1995.
“Avec l’arrivée de nouvelles variétés, nous n’étions plus assez tardifs, une caractéristique qui était notre fonds de commerce.” Les cerisiers sont donc arrachés pour être remplacés par des châtaigniers. Michel Grange fait tout lui-même : les semis, l’élevage des plants, le greffage pour produire des jeunes arbres (la plupart des Comballes ou des Merles) qui seront plantés auprès de spécimens tricentenaires.
Pour compléter les ventes en frais, Michel Grange se lance dans la transformation inspirée de recettes familiales. Deux ans après, il crée avec son épouse Martine, “La Ferme du Châtaignier” sur laquelle il accueillera le public et créera un nouvel atelier de transformation. Aujourd’hui, les volumes produits sont en progression de 20 % par an avec les jeunes vergers, mais 10 à 15 % seulement sont écoulés en frais.
Une gamme de produits à base de châtaignes
L’atelier emploie une dizaine de personnes d’où sort tout une gamme de produits à base de châtaignes dont la plupart sont garantis sans conservateurs, sans arômes ou additifs de synthèse, avec au mieux, du sucre de canne. Il s’agit principalement de farine de châtaigne, de châtaignes entières épluchées, de châtaignes sèches (toutes ces formes de conservation sont sous AOC), ou encore de la crème, des confitures ou des châtaignes au naturel ou au cognac vendues sous la marque ombrelle “Goûtez l’Ardèche”, en direct, sur Internet ou encore dans des points de ventes de produits fermiers. La Ferme du Châtaignier, où le seul bois toléré est du châtaignier, accueille également des groupes pour des goûters composés de crêpes à la farine de châtaigne ou des tartines à la confiture de châtaignes.
Michel Grange qui s’est beaucoup investi dans le dossier AOC Châtaigne d’Ardèche sur le volet transformation fonde de nombreux espoirs dans cette labellisation. “L’AOC va permettre de faire le tri entre ce qui est châtaigne de l’Ardèche et ce qui ne l’est pas. C’est un produit à fort potentiel auprès des touristes et des transformateurs peu scrupuleux ont abusé du terme. En parallèle, je suis convaincu que l’AOC va inciter les opérateurs à respecter les termes du cahier des charges et par conséquent de relever le niveau qualitatif des produits transformés.”