La FDSEA du Gard propose la création d’un syndicat unique
Pour sortir d’une grave crise, la FDSEA du Gard veut mettre en place un syndicat unique regroupant FDSEA, JA, vignerons indépendants...
La FDSEA du Gard, réunie en assemblée générale, a annoncé son intention de rompre avec “une organisation professionnelle et un mode d’action qui ne semblent plus adaptés”. Le bureau, au grand complet sur la tribune, a présenté le constat et les pistes qu’il souhaite exploiter pour sortir d’une “crise la plus dure jamais rencontrée”.
Sur le plan économique et social, la FDSEA prône la mise en place d’une TVA sociale, la possibilité pour les agriculteurs d’être salariés de leurs entreprises sans perdre le statut d’exploitant et le classement de l’agriculture méditerranéenne en zone franche. D’autres propositions ont été lancées au niveau réglementaire, et surtout de l’organisation professionnelle.
La FDSEA ne propose pas moins que “la régionalisation des organismes technico-economiques” pour les “rendre plus performants” sachant que désormais “il y a plus d’organisations que d’agriculteurs”.
Proposition de la création d’un syndicat unique
Pour mettre de l’ordre au sein d’organisations pléthoriques, la FDSEA propose donc la création d’un syndicat unique, le “syndicat des agriculteurs gardois”. Il regrouperait FDSEA, JA, vignerons indépendants, fédération des coopératives, etc. Il serait porté par un seul homme, élu pour deux ans, mandat non reconductible.
“Il ne s’agit pas de créer une structure supplémentaire, a précisé Rémy Dolladille, président de la Fédération, mais l’union professionnelle doit se traduire dans les faits. Nous devons accepter de dissoudre toutes les structures actuelles afin de présenter un front unique et regagner en crédibilité. Un syndicat unique n’est pas une utopie mais une nécessité. Nous devons vaincre les archaïsmes et les barons locaux dont la boulimie de pouvoir passe avant la défense des intérêts des agriculteurs. Si nous parvenons à exprimer une volonté collective, les Pouvoirs publics ne pourront plus nous considérer comme l’amicale des joueurs de boules de l’agriculture méditerranéenne.”
La FDSEA souhaite également modifier ses modes d’actions syndicales. Elle propose d’en finir avec les manifestations de masse, “dangereuses et impopulaires”. Par contre, le FDSEA prône des “actions hors la loi, mais moralement justifiables”. Tout porte à croire qu’une opération est en cours de mise en place sur les produits phytosanitaires espagnols. La fédération recommande également à ses adhérents de “ne plus participer aux commissions administratives stériles” du type CDOA ou aménagement foncier ; de se rapprocher des élus car “il vaut mieux parler à un député qu’à un DDA” et de “réinvestir les vrais lieux de pouvoir”. Rémy Dolladille estime qu’il faudra “un à deux ans” pour mettre en place ces nouveaux schémas et “parler d’une seule voix”.
Les participants à l’assemblée générale ont validé les nouveaux principes qui leur ont été présentés. La manifestation du 15 février à Nîmes sera déterminante pour vérifier l’unité gardoise.