Distribution
La FCD regrette la fin des 3R et demande le décret sur la modération des marges
Dans un contexte de résistance de la consommation, avec un chiffre d’affaires de près de 190 milliards d’euros, la distribution fait le point sur les dossiers en cours.
A l’occasion des vœux de la FCD, les fruits et légumes étaient en vedette. Outre le sujet de la contractualisation (cf. page 3), la fin des remises rabais et ristournes a été abordée : « Leur suppression a été décidée par la loi. Formellement, on le regrette. Dans un contrat, la fidélisation est fondamentale et son instrument principal, c’est la remise qui ne doit pas dépasser les 3 %, rappelle Jérôme Bédier. Le fait de supprimer les 3R, cela prive d’un argument de fidélisation fort pour le commerce. » Il a aussi voulu rappeler que cette suppression avait été demandée par les producteurs à l’occasion d’une année difficile en termes de commercialisation. Et d’ajouter : « Le marché se réorganisera sans cet outil. Nous, on était d’accord avec ce qui avait été négocié en 2007 avec Nicolas Sarkozy, mais la LMA a tout détruit. » Par ailleurs, la FCD a établi un bilan de l’accord de modération des marges dans la filière en 2010. Rappelons que ces accords signés en mai dernier par la grande distribution doivent faire l’objet d’un décret en Conseil d’Etat. Pour l’heure ce n’est pas le cas, aussi la FCD a réalisé un bilan et confirme sa position. « On travaille avec le ministère de l’Agriculture sur les accords de modération des marges. Sur la cerise, le melon, la pêche-nectarine ces accords ont fonctionné dans nos magasins mais on ne voit toujours pas d’effet sur le prix payé au producteur. » En clair, le décret permettrait de préciser la durée de leur application, en tenant compte des différences entre les produits. Par ailleurs, Jérôme Bédier s’est exprimé sur l’organisation des interprofessions. « On souhaite qu’elles jouent leur rôle économique pour donner plus de valeur ajoutée aux produits. Pour qu’elles marchent, il faut leur laisser de l’autonomie et FranceAgriMer a tendance à prendre le pas sur les interprofessions. On aura une interprofession plus efficace avec des producteurs organisés en sections produits qui auraient pour but d’améliorer ces derniers et les services aux clients, plutôt qu’un combat pour imposer des conditions de marché. »