La FCD met en garde les industriels
L’année n’a pas été des meilleures pour les adhérents de la FCD. Les chiffres le confirment : 0,4 % de baisse du chiffre d’affaires en moyenne, à mettre sur le compte d’une conjoncture de consommation difficile, ajoutée à la transition occasionnée par les débats publics sur l’ex-loi Galland.
“Nous sommes globalement un peu déçus”, a déclaré Jérôme Bédier au sujet de la loi Dutreil, à l’occasion de ses vœux à la presse. “Le compromis est bancal, même si on peut penser qu’il va permettre de favoriser le retour à une concurrence normale. Cela, à condition de responsabiliser les industriels. Chacun doit mettre du sien dans les négociations, sinon, nous devrons nous passer de certaines grandes marques.” Une menace qui, si on en croit certains adhérents de l’Ilec (Institut de liaisons et d’études des industries de consommation), n’a pas encore été réellement mise en application, une grande majorité des industriels ayant déjà réussi à faire passer leurs augmentations de tarifs auprès des distributeurs. “Nous ne sommes pas condamnés à baisser les prix, cela n’a aucun sens, reprend Jérôme Bédier. Notre rôle est de vendre à des prix compétitifs et faire jouer la concurrence tout en proposant une offre variée ainsi que des services aux consommateurs.”
Autre constat de la FCD pour cette année qui commence, l’inquiétante diminution de création d’emploi de la profession. “En 2004, et pour la première fois, il n’y a pas eu de création d’emploi net, alors que nous avons connu des années à + 30 000.” Pour 2005, bien que les chiffres ne soient pas encore connus, Jérôme Bédier n’est guère optimiste : “Il est probable que nous passions en négatif.”
Alors, quel avenir pour le grand commerce ? “Nous avons tous une forte détermination… Ce n’est pas la première crise de l’histoire. Les meilleurs s’en tireront comme d’habitude mieux que les autres… et le commerce continuera !”
Dans le cadre agricole, la FCD n’est pas non plus très satisfaite. “Les débats autour de la loi d’orientation sont globalement restés centrés sur des préoccupations internes, mais nous ne désespérons pas de faire adopter une logique de réflexion plus économique, centrée sur le produit. Dans les interprofessions, beaucoup de chemin reste à parcourir pour participer de façon constructive. A part Interfel et son nouveau président avec lequel nous faisons du bon travail, les autres n’ont pas encore intégré que, si nous cotisons, c’est aussi pour prendre part aux discussions et aux décisions.”