Demandes de reconnaissance en AOC
La famille AOC va s'agrandir
Après plus de dix années de travail minutieux, les demandes de reconnaissance en AOC pour l'huile d'olive du Languedoc et les Lucques du Languedoc devraient aboutir cette année.



C'est une progression classique, indique Catherine Dussol, trésorière du Syndicat de défense Lucques et huile d'olive du Languedoc (SAOHL). Actuellement, nous en sommes à régler les derniers points afin de mener à bien et en parallèle les deux demandes. Mais nous avons bon espoir de voir les dossiers aboutir en 2014. »
Le projet collaboratif, porté par une équipe de bénévoles concerne deux départements : l'Hérault (qui en termes de surface est le premier verger régional avec 1 558 ha) et l'Aude (où la production progresse). Il a reçu le soutien des deux Chambres d'agriculture concernées et celui des deux syndicats spécialisés Sopa (Aude) et UPPO 34 (Hérault), des collectivités territoriales et de l'Afidol. « Les projets tiennent la route et avancent bien, indique Olivier Nasles, président de l'Afidol. Nous soutenons toutes ces démarches et sommes satisfaits de les voir aboutir. » Le premier dossier a été déposé en 2001 par le SAOHL. Depuis, l'aire géographique AOC « qui a exigé beaucoup de travail » a été validée par l'Inao en 2012. L'aire géographique “Huile d'olive du Languedoc” concerne 418 communes, et celle des “Lucques du Languedoc” couvre 286 communes où variétés phares et traditionnelles, la Lucques et l'Olivière (photo ci-contre), sont dominantes. La Lucques, est cultivée spécifiquement à des altitudes n'excédant pas 300 m sur des sols plutôt calcaires aux terrains filtrants ou sur des sols acides comme les Ruffes du Lodévois ou les schistes du Saint Chinianais. L'Olivière est historiquement présente dans les départements de l'Aude et de l'Hérault bien qu'elle soit une variété traditionnelle des Pyrénées-Orientales. L'Olivière est connue pour sa résistance à la sécheresse, à la Tramontane et au froid. Ces variétés principales doivent indépendamment ou en mélange, impérativement se composer de 60 à 80 % de l'AOC. Cependant des variétés locales et endémiques antérieures au gel de 1956, comme la Verdale de l'Hérault, la Picholine, la Clermontaise, etc., ou encore les variétés pollinisatrices sont admises en mélange.
Un cahier des charges de production très pointuQuant au goût de cette future AOC, le SAOHL – qui mène des dégustations depuis plusieurs années – indique qu'il s'agit d'une huile au fruité mûr avec des arômes de tomate, d'amande ou de pomme. Le cahier des charges de production de l'AOC a également demandé beaucoup de précision. Il établit des règles de la plantation à la récolte, de techniques culturales ou encore de transport. Il stipule également que l'appellation est accordée à la production des vergers à partir de la cinquième année suivant la plantation.
Il y a plusieurs siècles, La Lucques a trouvé son terroir en Languedoc. Elle est d'ailleurs considérée comme l'une des variétés les plus adaptées au confisage et est facilement reconnaissable à sa couleur verte et à sa forme en croissant. C'est une olive ferme et croquante mais à la chair fine qui se détache facilement du noyau. Elle ne présente que peu d'amertume et d'acidité et est naturellement un peu salée. Ses arômes révèlent des notes d'avocat et en fin de bouche, des notes de foin ou de noisette.
« Certaines structures se sont spécialisées dans l'une ou l'autre des catégories mais d'une manière générale, notre projet a le soutien de l'ensemble des mouliniers et des confiseurs. Il est vrai que les enjeux sont importants. Ces AOC en devenir vont nous permettre de faire reconnaître nos productions, voire de les protéger, sur un plan concurrentiel. C'est aussi un engagement des oléiculteurs à rassurer les consommateurs. De plus, nous pensons que ces AOC vont nous ouvrir de nouveaux marchés, leur commercialisation étant plutôt régionale pour l'instant. »
Et dans la foulée, le Syndicat de défense prépare déjà le dossier de demande d'AOP. A échéance, seul le Roussillon ne sera pas couvert par un signe de qualité.