Royaume-Uni
La distribution pousse la pomme locale
Sous la pression des environnementalistes locaux, la distribution anglaise s’intéresse de plus en plus à la production locale.
Fruit le plus populaire outre-Manche, la pomme fait l’objet d’une âpre concurrence entre les différents grands producteurs mondiaux. Mais, aujourd’hui, une nouvelle variable semble à prendre en compte : la production locale.
Selon Euromonitor, la consommation annuelle de pommes au Royaume-Uni s’établit en moyenne à 14,1 kg per capita. Des différences existent selon les régions. Les régions septentrionales, comme l’Irlande du Nord et l’Ecosse, sont traditionnellement sous-consommatrices alors que le Sud-Ouest dépasse la moyenne nationale. Autant dire que le marché britannique est attirant pour les producteurs mondiaux : la France demeure le premier fournisseur avec quelque 177 000 t vendues en 2006 et l’Afrique du Sud assure environ 80 000 t annuelles. Notons d’une part l’Italie, qui s’est positionnée sur le créneau biologique, et la Chine qui demeure, pour les importateurs anglais, l’origine à surveiller de près.
Le pays est aussi producteur, humble certes mais présent à une période où l’offre française est maximale. A côté de la Bramley, destinée surtout à la cuisine, le verger anglais, même s’il n’est pas en progression notable, devrait présenter des tonnages en hausse pour cette saison. L’association britannique des producteurs de pommes ont montré que la récolte de Cox serait en hausse de 10 % par rapport à 2006 avec 47 700 t alors que les tonnages en variété Gala ne couvriraient pas la demande avec 27 000 t. Il faut noter aussi l’émergence de nouvelles variétés dans le portefeuille de production : l’association des producteurs anglais prévoit un global de 6 500 t essentiellement composé de Cameo et de Kanzi mais aussi des premières Jazz, croisement Braeburn-Gala, déjà présent en France.
86 % des pommes sont vendues en grande distribution : l’avis du consommateur compte donc pour les distributeurs britanniques. Celui des associations environnementales, très puissantes outre-Manche, compte aussi et certains distributeurs se font épingler sur le manque de pommes locales dans les rayons. Leur appel est d’autant plus relayé que la pression concernant l’empreinte carbone des produits se fait de plus en plus forte. Du coup, Tesco ou Sainsbury s’affichent clairement auprès des producteurs pour soutenir la production et s’engager aussi sur certains volumes.