Produits d’import
La demande fait défaut alors que la pleine saison est très précoce
L’activité commerciale s’est dégradée, la consommation a flanché. L’Espagne est confrontée à un manque de demandes. En fruits d’été, l’Europe de l’Est est surtout servie par la Grèce.
Après une semaine de mévente, l’équilibre du marché est momentanément fragilisé. En effet, l’Espagne est en difficultés depuis plusieurs jours et les expéditeurs envoient une large gamme de produits à la commission aux quatre coins de l’Europe, aussi bien en fruits d’été qu’en légumes, surtout melons et pastèques.
Les commandes en provenance des pays d’Europe de l’Est sont très inférieures à la normale. D’habitude, les stations de Catalogne enregistrent un flux commercial en pallox sur des bases de 60-65 cent départ. Cette année, peu de camions en provenance des pays d’Europe de l’Est sont visibles dans cette région. Il semble que la plupart des destinataires habituels de fruits d’été soient servis par la Grèce et l’Italie. La Grèce ayant aussi été touchée par l’arrêt des achats de la Russie, les expéditeurs se sont rabattus sur les autres pays. En Italie, l’entrée en pleine saison de l’Emilie-Romagne est rapide. Comme indiqués la semaine dernière, les prix de lancement ont été fixés à des niveaux très bas. Ils sont stables, voire légèrement haussiers pour les belles variétés, aussi bien en pêches, nectarines qu’en abricots. Comme partout, on manque de gros calibres.
Deux semaines d’excédent ?
On s’attend à deux semaines assez chargées en fruits d’été car toutes les régions vont récolter les grandes variétés en même temps. L’offre déclinera ensuite assez vite et elle sera bien plus courte après la mi-juillet.
Par ailleurs, le déficit de la demande est habituel en juin qui est un mois difficile sur le plan commercial. En effet, les consommateurs sont très mobilisés avant les départs en vacances et autres épreuves comme les examens. Ils sont aussi plus hésitants dans leurs achats de produits frais après les incertitudes liées aux vecteurs de propagation de l’E. Coli. Par ailleurs, malgré le retour de la canicule, la surconsommation estivale n’a pas débuté : elle est très liée aux vacances.
En Espagne, la récolte des variétés précoces de prune a débuté dans la région de Badajoz. Saphir, Crimson Globe puis Primetime qui suit. En Emilie-Romagne, Obilnaya est aussi expédiée avec un bon calibre.
La vente du bigarreau de Turquie a débuté la semaine dernière, surtout via les Pays-Bas. Le marché allemand commence aussi à être servi car la récolte locale est déficitaire. La récolte est tardive en Turquie, ce qui laisse augurer d’une bonne activité en juillet. Il reste encore quelques jours de pleine saison en Europe avant une fin de saison brutale et très précoce.
En légumes, le marché devrait logiquement sortir plus vite de la crise que celui des fruits. En effet, des déficits apparaissent dans le Sud de l’Europe. Le marché russe est rouvert mais la gestion administrative des certificats garantissant la non-contamination est compliquée (lire "La Russie a réouvert ses frontières aux légumes en provenance de l’Union européenne"). La Russie est surtout demandeuse en produits de spécialité comme les tomates cerises ou grappe. Le reste ne fait pas défaut à cette saison.