La croissance externe, moteur du développement agroalimentaire
Le 7e colloque Agrofinance, organisé par AgroFood et Agra Alimentation, s’est tenu à Paris le 6 mars. Cet événement a rassemblé 300 participants venus écouter l’intervention d’une vingtaine de chefs d’entreprises de l’agroalimentaire.
Au menu de cette réunion, le financement et les stratégies de la croissance. Parmi les experts sollicités, Christophe Bonduelle a tenu à avertir sur la croissance interne, qui d’après l’expérience de son groupe (vingt acquisitions en vingt ans et trois alliances), se révélerait plus dangereuse que vertueuse. “La croissance interne coûte très cher sur les secteurs matures comme la conserve, notamment en RHD et en référencement. Il faut savoir que l’innovation ne dure pas. Nous sommes de plus en plus rapidement copiés par les autres marques et par les MDD.” Une théorie probablement issue en direct du quasi-échec que rencontrent les légumes en briques et en sachets souples de la marque depuis leur lancement en France.
Les vertus de la croissance externe
A l’inverse, le PDG de Bonduelle a insisté sur les nombreuses vertus de la croissance externe, “une occasion d’intégrer des personnes formées, un gain de temps, une meilleure maîtrise du coût de développement et une diversification dans des savoir-faire non maîtrisés.” Mais la croissance externe impose de revoir certaines stratégies. “La démarche “produire local pour consommer local” a vécu. On se dirige vers une spécialisation des zones de production, en tenant compte des coûts de main-d’œuvre, de transport, des types de produits, des climats…”
Le point de vue de “l’acheté” a été exposé par José Javier Muguerza, fondateur de Vega Mayor et aujourd’hui en charge de la stratégie et du développement du groupe Florette. “Depuis notre rachat par Florette, le chiffre d’affaires de Vega Mayor est passé de 30 à 72 ME.”
Avant d’être vendu, l’espagnol Vega Mayor se heurtait à la nécessité d’investir dans l’outil industriel et le marketing. Le rachat par Florette a permis le développement remarquable de l’entreprise et Vega Mayor a apporté une certaine rentabilité à Florette. “Et si tout s’est si bien passé, c’est notamment grâce à la mise en place par Florette d’un dispositif pour permettre l’apprentissage du “know how” de l’entreprise par les Espagnols en douceur sans l’imposer, ainsi qu’à à l’entrée en phase de croissance accélérée de la IVe gamme en Espagne.”