Commerce mondial
La crise financière affecte les exportations de fruits tropicaux
Les exportateurs de fruits et légumes des pays en voie de développement sont frappés par la crise économique, qui entraîne des changements de la demande européenne.
Le Centre pour la promotion des importations des pays en voie de développement (CBI) s’est penché sur les effets de la crise économique et financière sur le secteur des fruits et légumes dans ces régions. De son étude, il ressort que les pays en voie de développement subissent une forte pression sur les prix, à la baisse, spécialement de la part des importateurs européens. Plus inquiétant encore, le secteur souffre d’un recul de la demande pour certains fruits tropicaux habituellement bien valorisés, mais aussi pour l’offre en contre-saison et les nouvelles variétés récemment mises en culture.
Pour l’année en cours, les exportateurs de fruits et légumes interrogés par le CBI s’inquiètent particulièrement pour leurs marges : ils sont 35 % à évaluer la baisse de celles-ci entre 1 et 10 % et 29 % entre 11 et 25 %. Similairement, en termes de volumes exportés, 35 % des interviewés prévoient une baisse entre 1 et 10 %, 18 % entre 11 et 25 %. Si la situation se confirme, elle aura un impact sur l’emploi : 47 % prévoient une réduction des effectifs entre 1 et 10 %. Les effets devraient varier selon les secteurs : les producteurs engagés dans des productions pérennes souffriraient plus d’une crise longue à cause d’un manque d’adaptation technique. D’autre part, les interlocuteurs européens interviewés par le CBI ont souligné leur inquiétude face aux difficultés rencontrées par les exportateurs en matière d’accès au crédit, alors qu’eux-mêmes sont moins enclins au paiement à l’avance. Pour couronner le tout, la demande du consommateur européen pour des fruits et légumes produits localement et les effets de l’empreinte carbone constituent d’autres sujets d’inquiétude. Tous s’accordent à dire que les nouvelles demandes du consommateur, auront un poids certain à l’avenir : attitude des distributeurs mise à part, les produits “basiques” (agrumes, poires, pommes) devraient rester stables mais des produits plus fins, comme le haricot vert kenyan, pourraient faire les frais de ce retournement de consommation.