Crise fruits d’été
La crise exacerbe les tensions entre la France et l’Espagne
Les manifestations se sont multipliées à la frontière franco-espagnole et dans le Sud-Est. D’autres actions sont attendues cette semaine.

La semaine dernière, la contestation paysanne s’est poursuivie jusqu’à vendredi dans les Pyrénées-Orientales. Très tôt, vendredi matin, des arboriculteurs ont déversé une benne de fruits invendus devant le consulat d’Espagne à Perpignan. Dans la foulée, deux bennes ont été répandues devant le magasin Lidl de Claira (66), visé pour la deuxième fois en un mois. Ces actions font suites aux manifs des 26 et 27 juillet à la frontière franco-espagnole (cf. l'article "Des camions contrôlés à la frontière franco-espagnole").
La cargaison d’un camion espagnol frappée de non-conformité
À la demande conjointe de Frédéric Lefèvre et de Bruno Le Maire, les contrôles se multiplient aux frontières de l’hexagone et en particulier dans les Pyrénées-Orientales. « Ces contrôles sont tout à fait légitimes, a expliqué mercredi dernier à l’occasion d’une opération au Boulou, Chantal Berton, directrice de la DDPP*. La communauté européenne considère que chaque pays est responsable de la qualité et de l’étiquetage des produits qui entrent sur son territoire. » C’est ce qui a fait que la DDPP, les services de la Préfecture, la PAF, la Police et la gendarmerie ont diligenté des contrôles ciblés sur des camions de f&l en provenance d’Espagne. Un camion chargé de pêches et de nectarines a fait l’objet d’un certificat de non-conformité (en effet, la cargaison affichait un taux de non-conformité entre 10 et 15 % pour des problèmes de sous calibrage**, le taux réglementaire étant de 3 %). Intercepté au Boulou, il a été redirigé (sous haute surveillance de la police nationale) vers le centre de contrôle international de St Charles. Un examen approfondi a mené à la rédaction d’un certificat de non-conformité. Ce certificat est envoyé directement à la Commission européenne. Ces contrôles ont également permis de constater que la plupart des camions n’étaient pas en règle avec la nouvelle législation introduite par la LMAP. Sur les bons de transport aucune indication de prix n’était indiquée. Un détail qui laisse à penser à un PAV. En effet, chaque camion devrait être muni d’une enveloppe cachetée indiquant le prix de vente de la marchandise ou mentionnant un contrat de vente ferme.
(Lire la suite dans "À la une : la crise, les tensions franco-espagnoles, Nicolas Sarkozy...")
* Direction départementale de la protection de la population qui réuni la DDCCRF et les services vétérinaires depuis la réforme des services de l’État.
** On entend par sous calibrage, des fruits de calibre C étiquetés en B ou encore des A requalifiés en 2A, cas majoritaire dans ce camion venant d’Espagne.