Vendée
La Coop de Noirmoutier produit de la patate douce “Made in France”
Plusieurs producteurs se lancent dans la production de ce légume principalement importé des Etats-Unis. Les surfaces devraient progresser en 2014.
Au salon Serbotel à Nantes, Pomona présentait cette production venue tout droit de l'île de Noirmoutier.
Jusqu'à présent, la patate douce que l'on trouve sur les étals provient surtout des Etats-Unis, principal exportateur mondial. Ils ont produit 1,2 million de tonnes en 2012 d'après les statistiques de la FAO et exporté 97 000 t en 2009, les derniers chiffres connus. La Chine, premier producteur mondial avec 73 millions de tonnes en 2012, n'a exporté que 26 000 t en 2009. Plante qui s'accoutume aussi bien à des conditions tropicales que tempérées, la patate douce est également cultivée en Espagne. Alors, pourquoi pas en France ? Plusieurs producteurs français tentent actuellement le challenge. C'est ainsi que Pomona, au dernier salon Serbotel à Nantes (cf. fld hebdo du 29 octobre), a présenté la patate douce en provenance de l'île de Noimoutier. Pour la deuxième année, la coopérative expérimente la culture avec quelques producteurs et devrait monter en puissance ces prochaines années. La récolte a été modeste, 10 t. La mise en marché s'est effectuée après le 15 août et s'est terminée fin octobre. Mathieu et Sébastien Chabirand, qui produisent du melon en Vendée sous la marque Paniers des Champs, s'essayent aussi à la patate douce depuis l'an dernier. Ils en ont commercialisé 2 t entre le 15 septembre et la fin octobre 2013 auprès de GMS locales, en RHD et en vente directe à la ferme. L'an prochain, ils vont augmenter leurs surfaces et espèrent atteindre 30 ou 40 t. Ils savent d'ores et déjà qu'il est indispensable de bien maîtriser l'irrigation qui permet de déterminer le calibre et la forme de la patate douce. Plusieurs variétés ont été testées dont la classique orangée. L'an prochain, une étape supplémentaire sera franchie. « Nous souhaitons mécaniser davantage la production, notamment au moment de la plantation mais aussi à la récolte, malgré la fragilité de l'épiderme », souligne Mathieu Chabirand qui s'est rendu aux Etats-Unis l'hiver dernier. Certaines grosses exploitations, 2 500 ha, ont industrialisé la culture. Seuls les plus gros calibres sont exportés. Les Américains se réservent apparemment les meilleurs tubercules.