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Fournisseur de la IVe gamme
La contractualisation, une solution pour les producteurs?

La coopérative nantaise Val Nantais avec son unité de conditionnement de la mâche et de jeunes pousses pour la IVe gamme va encore se développer dans les années à venir.

En mâche IVe gamme, Val Nantais, filiale de Terrena, contractualise 60 % de ses volumes avec les industriels, principalement Bonduelle. En jeunes pousses, c'est 85 %. « Nous avons sans doute moins souffert de la crise de la fin d'année 2015-début 2016 que d'autres structures en raison de cette stratégie », affirme Didier Baley, directeur général de la branche légumes de Terrena. Les volumes et les prix sont fixés d'une saison à l'autre pour les 7 500 t de mâche produites. « Néanmoins, la crise a entraîné une destruction de 15 à 20 % des volumes de mâche malgré toutes les adaptations réalisées en pareil cas », souligne-t-il. Les promotions se multiplient pour essayer de résorber la surproduction. Les recettes évoluent, notamment dans les salades mélangées. Val Nantais profite aussi d'un large portefeuille client, un atout non négligeable en temps de crise.

L'intégration de Rives de Loire au sein de la coopérative nantaise a ainsi permis de s'ouvrir à d'autres clients, aussi bien en Espagne qu'en Allemagne en Ire gamme et en IVe gamme. Et le rachat de la société Maillard fruits et légumes, filiale de Rives de Loire, contribue également en Ire gamme à diversifier la clientèle en France.

Un cahier des charges toujours plus exigeant

A l'inverse, comme à la mi-mars 2016, les producteurs sous contrat doivent s'adapter au manque de volume. Ils coupent par exemple plus précocement que la normale les feuilles de mâche pour mieux assurer les volumes contractés, tout en sachant que cette initiative pénalise le rendement. Les producteurs actionnent d'autres leviers pour limiter au mieux les aléas climatiques.

Sur le plan technique, les investissements participent ainsi à mieux réguler le marché. Depuis deux ans, les adhérents de Val Nantais construisent des grands abris plastique qui limitent le développement des maladies et réduisent en conséquence les pesticides mais aussi d'autres intrants comme les engrais.

Par ailleurs, la planification des semis est assurée très en amont, dix-huit mois avant la récolte. Les sections produits composées d'adhérents et de salariés de la coopérative échangent de façon précise sur les semis à mettre en place ainsi que sur les aspects techniques de la culture. Ces sections – qui existaient déjà depuis de nombreuses années au sein de Val Nantais – ont été renforcées récemment par une Commission légumes dans laquelle siègent huit producteurs (quatre de Val Nantais et quatre de Rives de Loire). Cette instance dirigeante s'appuie sur les sections produits pour prendre les décisions, ces dernières étant force de proposition et gérant le quotidien comme la hauteur de coupe dans les parcelles. « Dans un marché moins actif en IVe gamme, remarque Didier Baley, où les innovations permettent de maintenir un cap dynamique, les attentes du client sont la clé de voûte du système. »

Séduire le consommateur en expliquant les modes de production

La nouvelle agriculture – dont l'objectif initié par Terrena est de produire mieux pour manger mieux – fait partie des priorités de la coopérative. « Nous avons la volonté de faire évoluer nos pratiques, soutient Didier Baley. A charge pour nous de trouver des solutions économiquement viables pour les adhérents. »

Le cahier des charges des industriels a ainsi beaucoup évolué ces dernières années notamment sur le plan microbiologique. Par ailleurs, des efforts non négligeables sont effectués pour limiter les impacts environnementaux. Grâce à un système sophistiqué, la consommation de chlore a été divisée par deux. Et en ce qui concerne l'évolution des modes de culture vers toujours moins d'intrants, un groupe de travail en recherche et développement a été créé pour en accélérer le processus. « Il ne suffit pas d'avoir de jolies boîtes à proposer, conclut Didier Baley. Nous devons séduire le consommateur par des arguments convaincants sur la façon dont nous produisons. »

Ainsi, malgré la crise, Val Nantais espère de belles perspectives. Le projet de réaliser la deuxième tranche des travaux de son atelier de conditionnement en IVe gamme est toujours d'actualité. Construit en 2009 (cf. fld hebdo du 14 juillet 2009), le bâtiment de 9 000 m2 a été conçu pour produire, à terme, un peu plus des 10 000 t de mâche IVe gamme prévues initialement.

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